BiodiversitéAprès quatre siècles d’absence, les castors barbotent à nouveau à Londres
Un couple a été réintroduit jeudi dans une ferme éducative d’Enfield, dans le nord de la capitale. L’espèce, décimée par une chasse intensive, avait disparu au XVIe siècle des rivières britanniques.
Pour la première fois depuis quatre siècles, des castors barbotent à nouveau à Londres, grâce à la réintroduction, jeudi, d’un couple de ces bâtisseurs aux dents longues.
Âgés de deux ans, les deux mammifères ont été relâchés dans une enceinte de 6 hectares de la Forty Hall Farm, une ferme éducative du Grand-Londres, dans une démarche visant à améliorer les écosystèmes et faire face au changement climatique, a annoncé le district (borough) d’Enfied, dans le nord de la capitale britannique.
«C’est une véritable leçon d’humilité que de voir revenir ces merveilleuses créatures», a déclaré le chef adjoint du conseil local, Ian Barnes. «En explorant des techniques de gestion naturelle des inondations comme ce projet avec les castors, nous pouvons réduire le risque de dégâts causés par les inondations à la suite de chutes de pluie extrêmes, protégeant ainsi des centaines, voire des milliers de foyers», a-t-il ajouté.
Améliorer la biodiversité et la qualité de l’eau
Chassés pour leur fourrure, leur viande et leurs glandes produisant une sécrétion huileuse odorante, le castoréum, utilisée pour produire des arômes alimentaires, ces ingénieurs de la nature avaient disparu des rivières britanniques au XVIe siècle. Mais plusieurs études ont montré les bénéfices de leur retour, conduisant à plusieurs programmes de réintroduction au Royaume-Uni, dans le sud de l’Angleterre et en Écosse.
Outre l’intérêt contre les inondations des barrages construits par les castors, leur présence a pour vertu d’améliorer biodiversité et qualité de l’eau.
«Nous avons vu en Europe et dans certaines parties de l’Écosse à quel point les castors sont une espèce qui s’adapte quand ils ont de l’eau et du fourrage», a souligné la Dr Roisin Campbell-Palmer, du Beaver Trust, impliqué dans le programme de réintroduction. «Nous continuerons à travailler avec l’équipe pour surveiller leur évolution et leur bien-être et, si tout va bien, on pourrait même voir des petits en 2023», a-t-elle ajouté.
Si la zone où se trouvent les castors n’est pas ouverte au public, celui-ci pourra néanmoins les observer grâce à des caméras dédiées.