La Suède vote avec les nationalistes mieux placés que jamais

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Élections législativesLa Suède vote avec les nationalistes mieux placés que jamais

Dimanche, dans des législatives à suspense, la droite et l’extrême droite suédoises pourraient ravir le pouvoir à la coalition de gauche et du centre en profitant d’une hausse de l’inflation et de la criminalité.

«Un Stockholm sûr et beau.» Les Démocrates de Suède de Jimmie Akesson adoptent une ligne directe dans cette campagne législative.

«Un Stockholm sûr et beau.» Les Démocrates de Suède de Jimmie Akesson adoptent une ligne directe dans cette campagne législative.

AFP

Une droite prête à revenir au pouvoir, en s’appuyant pour la première fois sur l’extrême droite, la gauche sortante qui cherche «quatre ans de plus»: dimanche, la Suède vote pour des élections législatives qui s’annoncent très serrées. En passe, selon les sondages, d’atteindre une deuxième place inédite, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), longtemps paria sur la scène politique, est désormais en position d’aider la droite à revenir au pouvoir.

Première femme cheffe du gouvernement suédois depuis sa prise de fonctions en novembre dernier, la sociale-démocrate sortante Magdalena Andersson jouit de la plus forte confiance des électeurs pour rester à son poste, loin devant son rival conservateur du Parti des modérés, Ulf Kristersson.

Dans un mouchoir de poche

Mais la campagne a été dominée par des thèmes favorables à l’opposition de droite: criminalité et règlements de comptes meurtriers entre gangs, problèmes d’intégration, flambée des factures énergétiques… «L’inflation s’est envolée, tout comme la criminalité et les fusillades, et ce sont des facteurs qui devraient bénéficier à l’opposition de droite. Mais pour l’instant, c’est très très serré», note Patrik Öhberg, professeur de sciences politiques à l’Université de Göteborg.

Les deux probables nouvelles alliances (sociaux-démocrates, Verts, Parti de gauche et Parti du centre côté gauche, modérés, chrétiens-démocrates, libéraux et SD pour les droites) sont au coude-à-coude. Selon les derniers sondages, très fluctuants, la «constellation» de gauche obtiendrait entre 49,1 et 50,1%, la droite - extrême droite de 49,2 à 49,9%.

Les précédentes élections, en 2018, avaient débouché sur une longue crise politique, avec quatre mois pour former au forceps un gouvernement minoritaire mené par les sociaux-démocrates. «Cette fois-ci, on peut dire qu’une des deux constellations va avoir une majorité, mais impossible de deviner laquelle sur la base des sondages», estime Jan Teorell, professeur en sciences politiques à l’Université de Stockholm.

«Énorme bascule»

La fin progressive de l’isolement des SD et l’émergence du parti comme possible première formation de l’union des droites sont «une énorme bascule pour la société suédoise», souligne Anders Lindberg, éditorialiste au quotidien de gauche «Aftonbladet». Héritier d’un groupe néonazi à sa formation, à la fin des années 1980, le parti végétait à 1% il y a encore moins de 20 ans et n’est entré au Parlement qu’en 2010.

Avec un discours anti-immigration couplé à la défense de l’État-providence traditionnel, il a su conquérir les classes ouvrières, les retraités et les peu qualifiés, principalement chez les hommes, en surfant sur les importantes arrivées migratoires en Suède (près de 500’000 depuis dix ans, soit environ 5% de la population). «La criminalité, l’immigration occupent le devant de la scène, là où, quand on regarde l’histoire, les élections suédoises ont toujours été sur l’État-providence, l’économie, l’emploi. C’est un mouvement tectonique», observe Anders Lindberg.

Les sociaux-démocrates, premier parti au plus bas

Magdalena Andersson a relancé son camp

(AFP)

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