Football: Samir Ramizi: «J’ai retrouvé tout ce que j’avais perdu»

À Colovray, le succès de Xamax (2-0 contre un faible Stade Nyonnais) a coïncidé vendredi soir avec le retour gagnant de Samir Ramizi (32 ans) sous les couleurs «rouge et noir» qu’il avait déjà portées à 134 reprises, jusqu’en été 2020. «C’est génial de pouvoir commencer avec une victoire, devait convenir l’intéressé peu après le coup de sifflet final. J’ai très vite retrouvé des sensations que j’avais oubliées ces derniers temps…»

Quittant la Maladière lors de la relégation du club neuchâtelois, le milieu de terrain offensif s’était rapidement imposé comme un atout majeur du FC Winterthour, avec lequel il devait fêter la promotion en Super League en juin 2022. Au point d’en devenir l’un des tauliers lors d’un premier exercice remarquable.

Ceci, c’était avant l’arrivée de Patrick Rahmen sur le banc zurichois en juillet passé. Un nouveau coach dans les plans duquel ne figurait plus Ramizi, dès lors relégué à un rôle de remplaçant, comme en témoigne un temps de jeu limité cette saison à 223 minutes: une seule titularisation, intervenue lors du 2-2 contre Servette le 27 septembre!

Une situation difficile à vivre quand on est habitué à la lumière. «J’avais beau tout donner, explique le revenant xamaxien, je n’ai plus jamais eu l’occasion de prouver mes qualités. Alors que j’étais encore considéré comme l’un des meilleurs joueurs de Winterthour la saison dernière, je n’avais tout à coup plus aucun rôle à tenir. Cela n’avait aucun sens.»

Dans une voie sans issue sous le maillot des Lions, Ramizi a préféré se libérer en obtenant la résiliation anticipée de son contrat. «Ces derniers mois difficiles n’enlèvent toutefois rien à tout ce que j’ai pu vivre de magnifique à Winterthour, assure-t-il. La Schützenwiese, c’est un public génial et une atmosphère incroyable.» Ramizi sous le maillot de Winterthour, c’est 21 buts et 14 passes décisives en 119 matches.

Quand il s’est agi pour lui de se trouver un nouveau point de chute, le choix de Neuchâtel s’est imposé comme une évidence. «Xamax, c’est ma maison. J’y suis bien.» Ce faisant, Ramizi a quitté l’élite helvétique pour retomber dans le relatif anonymat de la Challenge League. L’homme ne s’en formalise nullement pour autant. «Ce n’est pas ce qui a guidé mon choix, souligne-t-il. Ma priorité, c’était de pouvoir rejouer. Parce que lorsque tu ne joues plus, le plaisir disparaît vite. Aujourd’hui, j’ai retrouvé tout ce que j’avais perdu, à commencer par le plaisir.»

À la Maladière, l’élégant gaucher s’affiche désormais avec un surprenant No 9 dans le dos. Tiens: pourquoi a-t-il abandonné son No 8 fétiche? «C’est vrai que j’aime jouer avec le 8. Sauf qu’en arrivant ici, je me suis aperçu que le No 8 était déjà pris (ndlr: en l’occurrence par Izer Aliu). Donc je joue toujours comme un 8, mais avec le 9!»

À 32 ans, Samir Ramizi s’est engagé pour une longue durée. «Je vais tout donner pour aider Xamax à obtenir des succès ces prochaines années», expliquait-il ce mardi au moment de parapher son nouveau contrat.

Après une saison de consolidation, le club de la Maladière entend renaître à l’ambition dès le prochain exercice. Avec une nouvelle promotion à la clé? Ramizi, qui avait participé à celle de 2018, n’y serait forcément pas opposé, bien au contraire. «Pour le moment, c’est un rêve. Mais le moment venu, on va s’attaquer à ça, c’est sûr.»

Contre Nyon vendredi soir, l’homme a déjà pu faire étalage de son talent, avant de sortir à un quart d’heure de la fin. Une mesure préventive. «Dès l’instant où il a peu joué depuis longtemps, Samir n’a pas encore le rythme pour tenir 90 minutes, explique Uli Forte. On voulait surtout éviter une blessure.» Le technicien zurichois est néanmoins enchanté de l’apport de son nouveau No 9. «Tout ce qu’il fait est toujours juste, relève l’entraîneur. On sent qu’il donne de la sérénité à l’équipe. Et je sais déjà qu’il va nous marquer des buts importants.»

Le premier d’une belle série est peut-être attendu vendredi prochain, lors de la réception du FC Thoune.