Jura – Le jeune homme avait agressé trois femmes: six ans et demi de prison

À 20 ans, un jeune Jurassien d’origine allemande a écopé de six ans et demi de prison, une peine qui sanctionne trois agressions commises sur trois femmes différentes en 2019 et en 2020. La première a été attaquée dans son sommeil, à Buix: l’agresseur l’a suivie depuis la gare, a attendu plus d’une heure qu’elle s’endorme avant d’entrer par la fenêtre.

Selon «Le Quotidien Jurassien», l’agresseur a chevauché la jeune femme sur son lit pour l’immobiliser. Les cris de la victime l’ont fait fuir en deux minutes. Tandis que l’accusé prétendait n’avoir cherché qu’un «coup d’adrénaline», le procureur a décelé une intensité criminelle «hors norme» et «qui est allé crescendo».

Six mois plus tard à Boncourt, le même agresseur a surgi d’un buisson pour surprendre une adolescente. Après avoir tenté de saisir son smartphone, il s’est mis à l‘étrangler avec un sac en plastique et l’a frappée à terre. L’irruption d’une amie de la victime l’a mis en fuite. Devant les juges du Tribunal pénal de première instance, à Porrentruy, le prévenu a prétendu avoir fait «Bouh!» pour blaguer.

La troisième victime a été agressée sur le quai de la gare de Boncourt. Le prévenu a demandé une cigarette, a brandi un couteau et a agrippé sa proie par la nuque pour l’entraîner sur les voies. À l’arrivée d’un train, il l’a menée dans un talus avec son couteau sur sa gorge.

La victime s’est débattue, a désarmé son agresseur et l’a blessé aux mains, ce qui a redoublé sa fureur: tabassée, ligotée et délaissée dans le talus, elle a sauté à pieds joints pour donner l’alerte. Son agresseur a été arrêté à sa sortie de l’hôpital où il a fait soigner ses blessures.

Le prévenu dit avoir agi par besoin d’argent, lui qui avait à payer une amende des CFF. Le procureur réclamait six ans et demi de prison pour tentative de brigandage, voies de fait, séquestration, contrainte et violation de domicile. Le Tribunal pénal a suivi ce réquisitoire sans retenir la séquestration et les voies de fait, mais en aboutissant à la même peine, assortie d’un traitement ambulatoire.

Selon «Le Quotidien Jurassien», une victime a raconté sa perte de confiance envers autrui: «Si un inconnu m’a fait ça, tous les autres inconnus peuvent me le faire aussi», a-t-elle dit. Comme l’a rapporté la radio «RFJ», cette jeune femme n’est pas parvenue à reprendre les transports publics. Ce matin pour l’énoncé du jugement, elle était accompagnée de plusieurs copines, tant elle a besoin de soutien.

Sujet à des troubles de la personnalité schizotypique, le prévenu a dit regretter ses actes et le tort causé aux victimes. Avocat de la troisième victime, Me Emanuel Roschi espère que le jugement rendu aidera sa cliente à remonter la pente, avec un suivi psychologique: «La peine prononcée l’aidera à faire son chemin, mais à court terme, il n’y a pas de miracle», dit-il, en précisant que «ce qu’elle a subi était totalement gratuit».