BarceloneQuatre morts dont deux enfants dans l’incendie d’un squat
Un enfant de 3 ans et un bébé sont morts dans le feu ayant ravagé une ancienne agence bancaire occupée illégalement.
Deux adultes, un bébé et un enfant de trois ans sont morts mardi matin dans l’incendie d’une ancienne agence bancaire du centre de Barcelone, un drame fréquent dans les bâtiments abandonnés occupés par des personnes vivant dans une grande précarité.
«Il n’y a pas de mots pour décrire l’horreur que représente la mort de ces quatre personnes, parmi lesquelles deux enfants en bas âge. C’est une chose qui ne devrait jamais arriver», a déclaré, sur les lieux, Ada Colau, la maire de la deuxième ville espagnole.
Les victimes sont «deux adultes, un bébé et un enfant de trois ans», a déclaré à la presse Ángel López, des pompiers de Barcelone, en précisant que l’incendie était désormais éteint.
Le local, où s’est déclaré l’incendie un peu avant 06H00 du matin (05H00 GMT), «est une ancienne agence bancaire occupée» sur la place de Tétouan, a ajouté ce pompier.
Les autorités n’ont pas précisé la nationalité des victimes.
Quatre autres personnes, présentes dans le local, ont pu se mettre à l’abri dans une cour. Elles ont été hospitalisées pour intoxication mais leurs vies ne sont pas en danger, selon les autorités.
Le quartier résidentiel, où flottait une odeur très forte de brûlé, a été bouclé et de nombreux effectifs de police et pompiers étaient déployés, a constaté une journaliste de l’AFP, sur place, qui a pu apercevoir les deux portes du local, recouvertes de graffitis.
«Il y avait beaucoup de fumée, et en bas, dans le local transformé en squat, les occupants criaient, appelaient à l’aide, parce qu’ils étaient pris au piège», a raconté, ému, Miquel Guimera, 41 ans, qui habite juste au-dessus de l’ancienne agence bancaire, au premier étage.
«On est sortis, on a appelé les pompiers, tout ce qui s’est passé depuis 5H50 est un peu traumatisant», a-t-il poursuivi, se rappelant avoir entendu une rixe vers 02H00 du matin.
«Depuis deux ou trois ans, des plaintes avaient été déposées pour dénoncer cette situation, mais rien n’a été fait. Les voisins disaient qu’il allait se passer quelque chose un jour, et voilà c’est arrivé», a-t-il conclu, confiant «son immense peine» pour les enfants: «C’étaient deux petits qu’on voyait souvent par ici».
Précarité
Sans préciser si les victimes appartenaient à la même famille, la maire Ada Colau a indiqué que les habitants du local vivaient dans des «conditions de très forte précarité».
Il ne s’agissait pas «d’une famille qui avait sollicité l’administration publique», mais, a-t-elle dit, «les services sociaux de la mairie lui étaient venus en aide, notamment avec de la distribution alimentaire, un suivi médical ainsi qu’un suivi de la scolarisation de l'aîné des enfants".
«Nous avons également eu connaissance de problèmes de cohabitation et savons que la police avait eu à se déplacer et intervenir à plusieurs reprises», a-t-elle indiqué, ajoutant que la cause de l’incendie restait inconnue à ce stade.
Interrogé sur les raisons de l’incendie, le responsable régional de l’Intérieur Joan Ignasi Elena a confirmé à la presse que la police catalane était bien intervenue «cette nuit pour des incidents liés à des problèmes de cohabitation, des disputes» mais s’est refusé à établir un lien de causalité avec l’incendie.
Les drames dans des locaux abandonnés transformés en squat sont fréquents en raison de la précarité dans laquelle vivent leurs occupants, qui sont souvent des migrants.