FranceMort par balle perdue à Dijon: six suspects devant le juge
Six personnes ont été présentées devant le juge, après la mort dans son sommeil d’un père de famille, victime collatérale d’une fusillade au pied de son domicile.
Six suspects, dont deux interpellés à la frontière franco-espagnole, ont été présentés lundi devant un juge à Dijon après la mort d’un père de famille de 55 ans, tué chez lui par une balle perdue, après des rafales de tirs à l’arme lourde sur un point de deal dans un quartier sensible de Dijon. Les six personnes «ont globalement contesté toute participation aux faits», a indiqué le procureur de la République à Dijon Olivier Caracotch, dans un communiqué.
Les mis en cause, dont un mineur, ont été entendus en garde à vue, jusqu’à «près de 96 heures pour les plus longues» dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour «meurtre en bande organisée» et «association de malfaiteurs», selon le procureur. Les suspects sont «pas ou peu connus» de la justice, selon la même source.
Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre, plusieurs rafales d’armes d’un calibre de guerre ont été tirées sur un point de deal localisé au pied d’un immeuble du quartier sensible de Stalingrad, dans l’est de Dijon, connu pour des violences liées au trafic de drogue. Un père de famille de 55 ans, qui dormait dans son appartement situé juste au-dessus du point de deal, était tué dans son lit, vraisemblablement par une balle perdue ayant ricoché. L’homme se trouvait chez lui avec son épouse et ses deux enfants, tous réfugiés du Kosovo et arrivés en France il y a 14 ans. Une soixantaine de douilles avaient été retrouvées sur place après les tirs.
Le père de famille, inconnu de la justice et de la police, est une «victime bien dramatique et bien malheureuse qui n’a été touchée que par le fait qu’il habitait immédiatement au-dessus» de ce point de deal, avait souligné le procureur le jour des faits.
Point de deal «connu»
Peu après les faits, la voiture des tireurs présumés – un véhicule volé – avait été retrouvée, permettant de faire le lien avec un autre véhicule, une Volkswagen Polo, qui a pu être interceptée jeudi à la frontière avec l’Espagne, avec ses deux occupants. Le propriétaire de cette Polo a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête, tout comme une autre personne qui avait utilisé le véhicule avant la fusillade, selon le procureur.
La surveillance de cette Polo a également permis de localiser un appartement où était interpellée une cinquième personne, avec saisie de plus de 20’000 euros en espèces. Enfin, une sixième garde à vue était effectuée: celle d’un mineur qui a reconnu avoir volé le véhicule utilisé par les tireurs, celui retrouvé après les faits.
Le point de deal visé par les rafales de tirs était «connu» et la résidence HLM où s’est déroulé le drame avait déjà été le théâtre de violences le 25 août 2019, quand une rafale de coups de feu avait visé un groupe de jeunes qui avaient pris pour habitude de passer la nuit dans le quartier pour y faire la fête. Une vingtaine de douilles pouvant servir à charger une arme automatique de type Kalachnikov avaient été retrouvées sur place.
À la suite du drame de novembre, des policiers de la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines et le trafic de drogue, avaient été envoyés en renfort à Dijon afin de «mettre un coup d’arrêt aux trafics» en ciblant «systématiquement tous les points de deal», soit «plusieurs dizaines», selon le préfet Franck Robine.
En collaboration avec la CRS 8, qui a quitté Dijon jeudi, 21 opérations anti-stupéfiants ont été effectuées, 163 personnes contrôlées, dont quatre remises à la justice. Deux armes de poing ont été saisies et un nombre non précisé d’armes blanches, selon la préfecture.
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