TennisNicolas Jarry sacré roi de Genève
Le Chilien (ATP 54) a conclu sa semaine de rêve en étouffant Grigor Dimitrov (ATP 33) sur le score de 7-6 6-1, samedi. Sa deuxième finale genevoise aura été la bonne.
- par
- Mathieu Aeschmann Genève
Depuis sa poussette, positionnée sur les dernières marches qui mènent au Central des Eaux-Vives, Juan Jarry a adoré le spectacle. Il a vu son papa ajouter une autre démonstration à sa semaine lumineuse pour devenir le nouveau roi du Gonet Geneva Open. À 27 ans, Nicolas Jarry n’a jamais tremblé face à un Grigor Dimitrov (7-6 6-1). Le Chilien conquiert ainsi le troisième titre de sa carrière et prend une douce revanche sur cette finale perdue à Genève malgré des balles de match en 2019.
Son succès, l’indéboulonnable Nicolas Jarry l’aura construit sur deux solides piliers. Citons d’abord une première balle de service proprement effrayante. Pour tenter de la décrire, il y a les statistiques: le champion de Santiago n’a égaré que 4 des 38 points joués derrière son premier service (89%). Il faut ensuite y ajouter l’impression visuelle, celle laissée par des aces remontant s’écraser au-dessus de la bâche adverse. Injouable. L’autre composante de ce triomphe est mentale. Malgré une tension parfois palpable, le Chilien a toujours trouvé les ressources pour tenir sa ligne; provoquant inlassablement sa chance contre Ruud, Zverev puis Dimitrov.
Dimitrov n’a jamais trouvé l’antidote
«C’est ce qui me fait le plus plaisir, nous expliquait-il jeudi après son immense combat face à Ruud. Je reste dans ma bulle. J’ai beaucoup travaillé physiquement ces dernières semaines pour être en position de me concentrer que sur moi. J’avais décidé de frapper fort, de prendre ma chance et je suis resté constant dans mes choix.» Un descriptif qui colle parfaitement à sa prestation en finale. Notamment dans ce tie-break de la première manche qu’il fit basculer grâce à une meilleure qualité de retours puis referma grâce à son service.
Face à tant de certitudes, Grigor Dimitrov n’aura jamais trouvé l’antidote ou l’étincelle qui lui aurait permis de changer le sens de cette finale. Il manquait sans doute un peu de fraîcheur mentale (plus que physique) au Bulgare pour réussir un nouveau miracle. «Grisha» reprendra donc la route, à Paris et surtout après, dans l’espoir de regoûter aux joies de ce titre qui le boude depuis 2017. De sa semaine genevoise resteront quelques points géniaux et une jolie communion avec le public. Pas sûr que cela suffise à le consoler.