Océanie: L’Australie redonne son nom aborigène à une île protégée par l’Unesco

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OcéanieL’Australie redonne son nom aborigène à une île protégée par l’Unesco

Celle qui s’appelle Fraser, en l’honneur d’un capitaine britannique, a retrouvé son nom de tradition, K’gari. Un «geste de réconciliation» pour la Première ministre du Queensland.

Longue de 122 km, l’île de K’gari a été inscrite en 1992 au Patrimoine mondial, pour ses «vestiges majestueux de grandes forêts pluviales poussant sur le sable».

Longue de 122 km, l’île de K’gari a été inscrite en 1992 au Patrimoine mondial, pour ses «vestiges majestueux de grandes forêts pluviales poussant sur le sable».

Reuters

L’Australie a officiellement redonné, mercredi, son nom aborigène, K’gari, à une grande île au large de sa côte orientale, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco et nommée l’île Fraser à l’époque coloniale. «Je suis fière que nous puissions officiellement rétablir le nom utilisé par les propriétaires traditionnels de l’île pendant tant d’années», a déclaré la Première ministre du Queensland, Annastacia Palaszczuk. Une «cérémonie de la fumée» a été organisée pour marquer le changement de nom.

L’île attire chaque année plus d’un demi-million de touristes. K’gari signifie «paradis» dans la langue du peuple aborigène Butchulla. Elle devait son nom colonial à James Fraser, un capitaine britannique dont le navire s’était échoué sur l’île, en 1836.

Longue de 122 km et plus grande île de sable au monde, K’gari a été inscrite en 1992 au Patrimoine mondial, pour ses «vestiges majestueux de grandes forêts pluviales poussant sur le sable» et parce qu’elle possède «la moitié des lacs dunaires d’eau douce perchés du monde», selon l’Unesco. Connue aussi pour ses meutes de dingos, des chiens sauvages, elle n’est séparée de l’Australie continentale que par un détroit d’un kilomètre.

Les noms aborigènes réapparaissent

Annastacia Palaszczuk a estimé que le changement de nom était un geste supplémentaire en faveur de la réconciliation de la société australienne. Il est de plus en plus fréquent, pour les Australiens, de recourir aux noms aborigènes pour désigner des lieux. Le célèbre monolithe du centre du pays, Ayer’s Rock, est de plus en plus souvent appelé Uluru. De même, il n’est plus rare d’entendre Melbourne désignée par le nom aborigène Naarm.

Les aborigènes représentent aujourd’hui 2% des 26 millions d’habitants du pays. Ils peuplent l’Australie depuis 65’000 ans, mais ont été soumis à différentes formes de discriminations, d’oppression et de spoliations depuis le début de la colonisation britannique, au XVIIIe siècle. Ils restent aujourd’hui frappés par une plus grande pauvreté, une plus faible espérance de vie et un taux d’incarcération supérieur à celui de la majorité des Australiens.

Un référendum doit avoir lieu, cette année, sur l’inscription dans la Constitution du droit pour les aborigènes d’être consultés sur les sujets les affectant.

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(AFP)

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