Football: Sion réussit la passe de trois en tremblant

Lors de la réception du FC Aarau voici une semaine, 9252 (!) spectateurs avaient profité de l’opération marketing lancée par le club valaisan - entrée gratuite - pour venir assister à l’œil à l’opération reconquête de Tourbillon du FC Sion. Après un premier acte rédempteur couronné de succès et une proximité retrouvée avec les fans, combien allaient-ils revenir? Malgré une météo maussade, la présence réjouissante de 6820 spectateurs ce vendredi soir témoigne de l’engouement peu banal suscité par l’amorce du renouveau espéré.

Dans un rendez-vous avec Bellinzone qui avait tout du match piège par excellence, Sion est cependant parvenu à se hisser à la hauteur du décor et à sortir indemne du traquenard tendu par les visiteurs, confirmant au besoin que le changement était en marche et qu’une métamorphose s’était opérée.

Face à un adversaire qu’il retrouvait pour la première fois depuis le printemps 2011, le locataire de Tourbillon devait se présenter avec le même onze de départ que celui aligné lors des deux premières journées. Un début de match marqué par la grève de ses ultras, un mouvement de grogne mené à l’échelle nationale ce week-end contre l’interdiction de déplacement des fans lucernois ce dimanche à Saint-Gall. Avec une banderole déployée devant le secteur demeuré vide durant le premier quart d’heure: «Une réponse commune à vos sanctions collectives», pouvait-on lire. L’ouverture du score échappait ainsi au kop de Tourbillon: sur un corner mal dégagé par un pied tessinois, Hefti n’hésitait pas à tenter sa chance de 25 bons mètres. Surprenant Muci, sa frappe insidieuse permettait au latéral gauche d’ouvrir son compteur sous ses nouvelles couleurs (11e).

Hormis une immense frayeur (27e, incompréhensible raté de Tosetti), Sion passera le plus clair de son temps à courir après le 2-0, qu’il aurait pu obtenir par Ziegler sur un coup franc similaire à celui qu’il avait transformé contre Aarau; ou si Muci n’avait pas détourné un essai de Chouaref (38e). À la pause, cet ensemble valaisan aussi séduisant que vivant restait malgré tout à la merci d’un accident. Qui faillit déjà se produire lorsque Mihajlovic déposa sa tête juste au-dessus (57e).

Alors Sion, perdant de sa superbe, se mit à souffrir autant qu’il trembla. Il fallut même un prodigieux réflexe de Fayulu devant Centinaro pour éviter le pire (67e). Malgré une fin de match crispante, Sion, qui n’a toujours pas encaissé le moindre but après 270 minutes, pouvait savourer son sans-faute devant le bonheur contagieux de son extraordinaire public, scandant le nom de Didier Tholot. Opposés au leader Wil dans une semaine, ses joueurs disputeront à l’autre extrémité du pays un véritable match au sommet. Une agréable première tranchant avec les récentes années de galère que l’on sait.