Moyenne en suisse: Le salaire le plus haut est 139 fois plus élevé que le plus bas

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Moyenne en suisseLe salaire le plus haut est 139 fois plus élevé que le plus bas

Une étude du syndicat Unia a mesuré les écarts salariaux dans 37 des plus grandes entreprises et dont la plupart sont cotées en Bourse. Un écart qui se creuse pour les dix pires d’entre elles.

Christine Talos
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20min/Ela Çelik

Les patrons des 37 plus grosses entreprises suisses gagnent en moyenne 139 fois plus que leurs employés touchant les salaires les plus bas. C’est ce que révèle une étude annuelle sur les écarts salariaux du syndicat Unia, présentée ce mercredi à Berne.

Cet écart salarial est supérieur au niveau de 2020 mais a légèrement diminué par rapport à 2021 (1:144), relève Unia. Le syndicat explique ce recul par des changements de personnel au niveau du management supérieur des entreprises étudiées. En règle générale, les nouveaux cadres reçoivent un salaire de départ légèrement inférieur à celui de leurs prédécesseurs établis, selon le syndicat.

Le syndicat a mené une action de rue à Berne, sous le slogan «Tout devient plus cher: nous tournons la roue de l’infortune!»

Le syndicat a mené une action de rue à Berne, sous le slogan «Tout devient plus cher: nous tournons la roue de l’infortune!»

Unia

Roche détient la palme

L’écart salarial le plus élevé se trouve toujours chez Roche, où le patron Severin Schwan reçoit une rémunération 307 fois supérieure au salaire le plus bas de sa société. Cet écart est le même qu’en 2021. Mais dans les dix pires entreprises qui enregistrent les plus grandes différences salariales (UBS, ABB, Nestlé, Logitech, Novartis, Alcon, Zurich Insurance, Partners Group, Richemont), l’écart ne cesse de s’élargir depuis 2018, relève aussi Unia.

Ainsi à l’UBS, cet écart est de 1:243 (contre 221 l’an dernier). Chez ABB, en 3e position, l’écart est de 1:216 (contre 1:188). Au bas du classement, on trouve Migros à la 34e place, (1:18), devant La Poste (1:18), les CFF (1:17) et Coop (1:10).

Injustice révoltante

À l’autre bout de l’échelle, les salaires les plus bas dans les groupes étudiés se situent en dessous du niveau de 2017, en tenant compte de l’inflation, a relevé la présidente d’Unia, Vania Alleva. Cette dernière qualifie cette injustice salariale dans les grandes sociétés de «révoltante»: «Pourquoi ces entreprises n’utilisent-elles pas une petite partie de leurs milliards de bénéfices pour verser des salaires au moins à peu près décents, au-dessus du seuil des bas salaires?».

Pour rappel, les syndicats exigent cet automne des augmentations générales des salaires réels pour tous, ainsi que des salaires minimums de 4500 francs. Ils réclament aussi d’introduire d’urgence des conventions collectives avec des salaires minimums obligatoires, par exemple dans le commerce de détail. Une grande manifestation syndicale est en outre prévue le 16 septembre, à Berne.

Les actionnaires reçoivent plus qu’en 2018

L’étude relève aussi que les bénéfices et les distributions de capital aux actionnaires sont également nettement supérieurs au niveau de l’année 2018. «Les versements de dividendes et les rachats d’actions ont totalisé 76 milliards de francs, l’an dernier. Cela correspond à peu près aux recettes ordinaires de la Confédération», relève Unia. «Les entreprises ont utilisé la pandémie de Covid, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et la guerre en Ukraine» pour augmenter les salaires des managers et les distributions de capital aux actionnaires», résume l’économiste Magnus Meister.


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