Climat: Le transport absurde d’un snack chinois pour chien en Suisse

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ClimatLe transport absurde d’un snack chinois pour chien en Suisse

L’Initiative des Alpes a dénoncé hier un produit qui fait la moitié de la circonférence terrestre pour finir sur les rayons de la Migros.

Eric Felley
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Le directeur de l’Initiative des Alpes, Django Betschart, lors de la remise du prix mardi devant le siège de la Migros.

Le directeur de l’Initiative des Alpes, Django Betschart, lors de la remise du prix mardi devant le siège de la Migros.

Initiative des Alpes

C’est un snack pour chien composé de blanc de poulet qui a remporté la Pierre du diable 2023. Ce prix, décerné chaque année par l’Initiative des Alpes, dénonce le transport le plus absurde pour un produit vendu dans le commerce en Suisse. Ce snack, dénommé Max XXL, parcourt l’équivalent de la moitié de la circonférence terrestre, soit 20’280 kilomètres, pour finir sur les rayons de la Migros. Et dans la gamelle de votre toutou préféré.

Un «non-sens absolu»

«Chaque paquet de snacks pour chien émet plus de 100 gr de CO₂ lors de son transport, alors que les émissions de CO₂ d’un poulet élevé en Suisse ne seraient que de 8 gr. C’est un non-sens absolu en matière de transport», a déclaré mardi le directeur de l’Initiative des Alpes, Django Betschart, lors de la remise du prix devant le siège social de la Migros à Zurich. Ces morceaux de poulet chinois sont transportés par camion jusqu’au port de Qingdao, puis par bateau jusqu’en Europe, à Anvers, Rotterdam, ou Gêne, avant d’être acheminé en train vers la Suisse.

L’organisation écologiste a toutefois salué la «transparence de Migros» en ce qui concerne l’origine et les voies de transport de son produit, en comparaison avec les autres nominés: les Chicken Nuggets du Brésil d’Aldi et l’EnergyDrink de Red Bull.

Une entreprise genevoise primée

Le contraire de la Pierre du diable, le Cristal de roche 2023, a été attribué à l’entreprise genevoise OVO Logistique Urbaine. Fondée en 2020, celle-ci fait le lien entre les commerçants et les transporteurs. La marchandise est déposée dans des microdépôts en bordure des centres-villes avant d’être collectée par un vélo-cargo. Membre du comité de l’Initiative des Alpes, la conseillère nationale Isabelle Pasquier-Eichenberger (V/GE) a justifié ce choix: «Grâce à ces microdépôts en bordure des centres-villes, des vélo-cargos peuvent assurer une part importante de la distribution dans les villes. Laisser les poids lourds à l’extérieur de la ville est nécessaire pour réduire les nuisances sonores et la pollution et améliorer la qualité de vie des centres urbains».

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