France: Rédoine Faïd jugé pour s’être évadé en hélicoptère

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FranceRédoine Faïd jugé pour s’être évadé en hélicoptère

Un braqueur multirécidiviste comparaît depuis mardi avec des proches pour une évasion rocambolesque survenue en juillet 2018.

Mardi, le braqueur Rédoine Faïd comparaissait avec des membres de sa famille.

Mardi, le braqueur Rédoine Faïd comparaissait avec des membres de sa famille.

AFP/Photo d’archives

Le procès du «roi de la belle» Rédoine Faïd, jugé au côté de onze personnes pour son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison de Réau  (Seine-et-Marne, France) en juillet 2018, s’est ouvert mardi matin devant la Cour d’assises de Paris. L’audience a débuté vers 10h30 dans la salle «grands procès» du palais de justice historique de Paris, sur l’île de la Cité.

La présidente Frédérique Aline a commencé par demander aux accusés de décliner leur identité. Rédoine Faïd, aujourd’hui 51 ans, crâne rasé et pull vert, a énoncé depuis le box son prénom et nom, avant que la présidente ne lui demande de répéter: «Articulez, ne parlez pas trop vite».

Le procès du braqueur multirécidiviste, qui s’était déjà évadé de prison en prenant des surveillants en otage en 2013, se tient sous haute sécurité et un parcours spécial a été mis en place pour accéder à la salle d’audience, ainsi qu’un système pour brouiller les téléphones, selon les organisateurs. Un paravent de bois a été installé pour cacher au public l’un des accusés comparaissant sous contrôle judiciaire, un ex-«repenti» jugé pour avoir fait le lien entre Rédoine Faïd et une figure du grand banditisme corse.

Cinq membres de sa famille

Rédoine Faïd comparaît jusqu’au 20 octobre, notamment pour «récidive d’évasion en bande organisée» et «détournement d’aéronef», avec 11 autres personnes soupçonnées de l’avoir aidé à préparer ou réaliser cette évasion ou de l’avoir assisté lors des trois mois de cavale qui ont suivi.

Parmi elles, cinq membres de sa famille: Rachid, 65 ans, grand frère et «chef» supposé de l’organisation, et Brahim, 63 ans, qui se trouvait au parloir avec Rédoine Faïd le 1er juillet 2018 vers 11 heures quand le commando armé a fait irruption par les airs au centre pénitentiaire. Sont également jugés trois neveux, dont un ayant été identifié par les enquêteurs comme membre de l’équipe venue exfiltrer le braqueur.

Baptême de l’air détourné

L’évasion avait duré dix minutes. Profitant de l’absence de filins de sécurité – ils ont depuis été installés -, un commando de trois hommes encagoulés s’était posé en hélicoptère, détourné au prétexte d’un baptême de l’air, dans la cour d’honneur de la prison.

Pendant qu’un homme était resté à bord de l’Alouette II, son arme braquée sur la tête du pilote, les deux autres étaient sortis en jetant des fumigènes. L’un montait la garde, kalachnikov au poing, alors que le second, muni d’un brassard «police», faisait sauter à la disqueuse les verrous du couloir des parloirs, où se trouvaient Rédoine Faïd et son frère Brahim. Libéré, le braqueur, «très serein», avait marché «calmement» vers la sortie, selon les témoins. L’hélicoptère était reparti sans qu’aucun coup de feu n’ait été tiré.

Après trois mois de cavale, Rédoine Faïd sera arrêté le 3 octobre 2018 à 4 heures du matin chez l’amie d’un neveu, à Creil (Oise), la ville où il a grandi. Cette amie sera jugée à leurs côtés. À l’approche de l’audience, Rédoine Faïd est «serein, combatif», «toujours debout» malgré des mesures de sécurité drastiques en détention, dit l’une de ses avocats, Me Marie Violleau. Au cours de l’enquête, il a gardé le silence, comme ses proches, sauf pour regretter de les avoir mêlés à cette affaire.

Il risque la perpétuité

Avant même l’ouverture de ce procès, où Rédoine Faïd encourt la perpétuité au vu de l’état de récidive, sa sortie de prison était prévue en 2046. Celui qui avait commencé les braquages vers 18 ans était resté sous les radars jusqu’en 1995/1997, où il s’est mis au hold-up avec prises d’otages à domicile, avant de passer aux attaques de fourgons blindés.

En 2018, il est condamné en appel à 25 ans de prison pour son rôle d’«organisateur» d’un braquage raté en 2010, qui a coûté la vie à une policière municipale. Quelques années plus tôt, en 2013, il faisait la Une des journaux télévisés pour une précédente évasion spectaculaire de la prison de Sequedin (Nord), après avoir pris quatre surveillants en otage et détruit cinq portes à l’explosif. Il avait été retrouvé un mois et demi plus tard.

(AFP)

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