Trafic routierL’éolien et le solaire capables de couvrir les besoins de l’e-mobilité, dit Berne
Si tous les véhicules devenaient électriques, la Suisse pourrait, via les énergies renouvelables, couvrir leurs besoins. Ceux-ci représentent près de deux centrales nucléaires de plus.
- par
- Christine Talos
Combien d’électricité en plus faudrait-il produire en Suisse si toutes les voitures et camions passaient à l’électrique? C’est la question qu’a posée le conseiller national Mike Egger (UDC/SG) au Conseil fédéral lundi à la traditionnelle heure des questions. Du coup, Berne a sorti ses chiffres pour lui répondre. Ainsi, l’électrification de 77% du trafic routier entraînera en 2050 une consommation supplémentaire d’environ 14 térawattheures par rapport à 2020, a expliqué le gouvernement, en se basant sur les perspectives énergétiques 2050+.
Sortons la calculette: il faudra donc, en plus de la production actuelle, près de 2 centrales nucléaires supplémentaires du type de celle de Leibstadt (qui produit annuellement 9,1 TWh) pour pouvoir faire rouler tous les Suisses en véhicule électrique, y compris les poids lourds.
Près de 30 TWh pour l’éolien
Mais les énergies renouvelables sur lesquelles mise la Confédération pourraient suffire, semble penser le Conseil fédéral. Il l’a ainsi prouvé à l’élu qui voulait savoir quelle surface de panneaux solaires ou quel nombre d’éoliennes il faudrait pour répondre à cette demande.
Du coup Berne lui a répondu: «Le potentiel d’énergie éolienne théoriquement exploitable en Suisse est de 29,5 TWh», explique le gouvernement. «Et quelque 1000 éoliennes permettraient déjà de répondre à 30% de cet objectif, soit 9 TWh».
Près de 67 TWh pour le solaire
Quant aux panneaux solaires, le potentiel est 2x plus grand: selon une étude de 2019, quelque 67 TWh d’électricité pourraient être produits chaque année uniquement sur les toits et les façades des bâtiments, c’est-à-dire sans les installations au sol, affirme Berne.
Et le Conseil fédéral de rappeler qu’il faut toujours considérer le mix de tous les types de production d’énergie et leur interaction. «En outre, il existe d’importants potentiels qui peuvent être obtenus par l’augmentation de l’efficacité énergétique», souligne-t-il encore.