Football: La 118e ratée de Granit Xhaka

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FootballLa 118e ratée de Granit Xhaka

Devenu codétenteur du record de sélections, le capitaine de l’équipe de Suisse ne peut pas se satisfaire de la prestation collective face à la Biélorussie (3-3) dimanche.

Valentin Schnorhk Saint-Gall
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Valentin Schnorhk Saint-Gall
Granit Xhaka a été honoré avant le match par Dominique Blanc, le président de l’ASF, et un de ses premiers entraîneurs.

Granit Xhaka a été honoré avant le match par Dominique Blanc, le président de l’ASF, et un de ses premiers entraîneurs.

AFP

Tout avait bien commencé. Le nom de Granit Xhaka scandé par une partie du public du Kybunpark, au moment où le président de l’ASF Dominique Blanc lui a remis un tableau pour honorer sa 118e sélection. Il était accompagné d’un des premiers entraîneurs du nouveau corecordman de matches en équipe de Suisse (que Heinz Hermann partage désormais avec lui). C’était avant que le ballon roule et que l’équipe de Suisse patine au moment de donner du rythme au jeu, mais c’est peut-être le moment le plus chaleureux de la soirée saint-galloise du capitaine de l’équipe nationale.

«Ça me rend fier de partager désormais ce record avec Heinz Hermann, qui le détient depuis des années, reconnaît Xhaka. Voir mon ancien entraîneur là, lui qui a été très important pour ma carrière, pour mon parcours en tant qu’homme. C’était joli.» Bien plus que la prestation de l’équipe de Suisse, avec ce 3-3 concédé à domicile contre la piètre équipe de Biélorussie.

Le milieu du Bayer Leverkusen l’analyse en deux temps: «Je crois que nous avons eu une domination brutale en première période, ainsi que lors du premier quart d’heure de la seconde mi-temps. Puis nous avons concédé ce 1-1 inutile. Nous nous sommes peut-être un petit peu précipités à vouloir mettre le deuxième but. Mais au final nous faisons soixante bonnes minutes, puis trente mauvaises.»

Aligné devant la défense

Xhaka doit forcément s’inclure dedans. Il n’a clairement pas réalisé son meilleur match sous le maillot helvétique dimanche, sans pour autant qu’il ait été fondamentalement mauvais. Pourtant, il est à noter que Murat Yakin l’a utilisé devant la défense, à l’organisation du jeu, laissant Remo Freuler et Djibril Sow se déplacer entre les lignes. Choix a priori pertinent. Mais le capitaine n’est pas moins responsable que ses partenaires dans l’incapacité que la Suisse aura eue à donner du rythme à ses actions: il n’est pas parvenu à être le moteur qu’il peut si souvent être. Pire, Xhaka est coupable de la perte de balle qui a mené au corner du 2-1 biélorusse.

«Ce que nous devons faire, c’est analyser, en discuter entre nous, être critiques envers nous-mêmes et accepter la situation.»

Granit Xhaka

«On ne peut pas dire qu’on fait que de mauvaises choses, mais c’est dans les deux surfaces que le match se décide, soupire Xhaka. On doit marquer plus de buts et en concéder moins. Mais l’engagement était là. Cette dernière demi-heure est difficile à expliquer. Heureusement que nous parvenons à égaliser à la fin. Nous devons maintenant revoir ces trois buts que nous avons encaissés et nous concentrer sur les trois matches à venir.» Car le mois de novembre sera intense pour l’équipe de Suisse: le 15, elle devra affronter Israël dans un lieu encore à définir, avant de recevoir le Kosovo à Bâle le 18, puis de conclure cette campagne de qualification le 21 à Bucarest contre la Roumanie.

Pas «peur» de manquer la qualification

Il faudrait le vouloir pour ne pas parvenir à se qualifier, mais après des prestations comme celle réalisée dimanche une part de doute s’installe: la Suisse doit-elle avoir peur pour sa qualification? «Non, peur n’est pas le bon mot, balaie Xhaka. Ce que nous devons faire, c’est analyser, en discuter entre nous, être critiques envers nous-mêmes et accepter la situation. Mais pas avoir peur.»

Un soupçon de remise en question ne sera toutefois pas de trop, comme l’a rappelé Xherdan Shaqiri: «C’est inacceptable d’être mené 3-1 contre une telle équipe, avec tout le respect que j’ai pour la Biélorussie. Il y a un peu de colère. Nous devons tous faire mieux.» Il devient de toute façon difficile de faire pire.

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