SalvadorBouclage d’un département entier pour arrêter des gangsters
Le président salvadorien a déclaré mardi l’état de siège militaire et policier dans le département central de Cabañas, une nouvelle étape de sa «guerre» contre les gangs.
«Depuis l’aube, 7000 soldats et 1000 policiers ont établi un périmètre de sécurité autour de tout le département de Cabañas», a écrit Nayib Bukele sur Twitter, rebaptisé X, annonçant l’état de siège dans cette localité. Le président a déjà recouru au bouclage de villes et de municipalités pour déstabiliser les gangs qui contrôlent une grande partie du territoire salvadorien, mais il s’agit de la première fois pour un département entier.
Le travail des forces armées «sera d’éviter la fuite des gangsters du département et de couper toutes les lignes d’approvisionnement des groupes terroristes», a ajouté Nayib Bukele. Selon lui, Cabañas est le département où se trouvent le plus grand nombre de «cellules terroristes, qui sont arrivées ici pour se cacher dans des zones rurales».
Des camions militaires transportant des soldats circulaient mardi dans les rues de Tejutepeque et Ilobaso, deux municipalités de Cabañas. «Depuis l’aube, nous avons remarqué la présence de militaires», a confirmé à l’AFP par téléphone Reina Navarrete, présentatrice d’une radio de Victoria, qui se situe aussi dans le département, un des plus petits du pays. Il compte environ 150’000 habitants.
Sur les routes, soldats et policiers ont arrêté des véhicules et des bus pour procéder à des vérifications d’identité, afin que les éventuels gangsters ne puissent pas «fuir» la justice, a indiqué la police. Des forces spéciales ont même dépêché des bateaux pour atteindre les communes adjacentes au lac Suchitlan et être présentes «jusqu’au dernier recoin du département», a-t-elle poursuivi.
«Innocents» arrêtés
En réponse à une flambée des violences en mars 2022 qui a fait 87 morts en moins d’une semaine, le président Nayib Bukele a lancé une guerre contre les gangs en déclarant l’état d’urgence. Une mesure critiquée par les organisations de défense des droits humains. Depuis, quelque 72’000 gangsters présumés ont été arrêtés.
Le ministre de la Sécurité, Gustavo Villatoro, a promis qu’il ne resterait «aucun» gangster dans le département. «L’objectif est clair, nous débarrasserons totalement le Salvador des gangs», a-t-il publié sur X.
Le coordinateur de l’ONG Commission des droits humains du Salvador, Miguel Montenegro, a assuré que des «innocents» avaient été arrêtés depuis le début de l’état d’urgence.