Hockey sur glace: Humeur: Puck, armoiries et bon sens

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Hockey sur glaceHumeur: Puck, armoiries et bon sens

Dans notre pays, des fonctionnaires ont l’art d’écrire des histoires qui feront rire les cinq prochaines générations.

Emmanuel Favre
par
Emmanuel Favre
Il n’y a pas que sur la glace que la Suisse inscrit des autogoals.

Il n’y a pas que sur la glace que la Suisse inscrit des autogoals.

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Aviez-vous déjà entendu parler de l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle (IPI) avant mercredi?

Moi non plus.

La mission de l’IPI tel que mentionné sur son site: «Nous sommes le centre de compétences de la Confédération pour toutes les questions qui touchent aux brevets, aux marques, aux designs, aux indications de provenance et au droit d'auteur. Nous aidons les innovateurs et les créateurs à transformer leurs idées en valeurs et contribuons ainsi à la promotion de l'innovation, de la compétitivité, de la diversité culturelle et du progrès social.»

Pas de doute: cela peut s’avérer utile.

La règle et la réalité

Mais il y a un élément à ajouter: l’IPI ne fonctionne pas selon le principe du bon sens.

Mercredi donc, le pays a appris que l’IPI a déposé plainte contre Swiss Ice Hockey parce que la Fédération de hockey utilise les armoiries de la Suisse sans en avoir l’autorisation.

Passons les alinéas 18 b w k 19 d, quine à la 12, d’un catalogue de règles qu’on n’a pas lu.

Parce qu’il y a les règles adoptées par des fonctionnaires parfois déconnectés de la réalité du terrain.

Et il y a le terrain. Ou, en l’occurrence, la patinoire.

Le 1ᵉʳ avril toute l’année

Un domaine dans lequel se passe un truc tellement débile qu’on croirait que, dans notre pays, nous sommes le 1er avril 366 jours par année bissextile.

On a un Institut Fédéral de la Suisse qui attaque une Fédération sportive de la Suisse parce les joueurs et les joueuses de la Suisse portent les armoiries de la Suisse sur leur maillot lorsqu’ils et elles représentent la Suisse sur la scène internationale.

L’histoire du sport est truffée d’histoires fascinantes qui résistent à l’érosion du temps et aux mémoires sélectives.

Celle-ci fera assurément rire les arrières petits-enfants de nos petits-enfants.

Dans l’art de chercher des poux sur la tête d’un chauve, l’IPI mérite une statue, si possible dénuée d’armoiries.

Qu’ils jouent en bleu avec des couronnes

Quant à Swiss Ice Hockey, elle pourrait faire voler ses équipes dans des avions de la compagnie Air France, conclure des partenariats commerciaux avec des horlogers japonais et des fromagers américains.

Elle pourrait aussi aller célébrer ses médailles (bon, c’est vrai, ses plus qu’éventuelles médailles) aux Canaries plutôt qu’à l’aéroport de Kloten.

Elle pourrait également vêtir ses joueurs et joueuses de maillots jaunes avec trois couronnes bleues dessus.

Il y aurait alors des raisons objectives de les confondre avec les Suédois et les Suédoises.

Mais pas sûr que les politiciens et les politiciennes seraient ravis de prendre la pose à côté d’eux sous la coupole.

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