IndeLes cryptos, cause possible de la prochaine crise financière
Mercredi, la Banque nationale indienne a évoqué ses craintes sur les cryptomonnaies, notamment après la faillite de la plateforme FTX.
La Banque centrale indienne a estimé mercredi que les cryptomonnaies risquaient de provoquer la prochaine crise financière mondiale, jugeant que le crash de la plateforme FTX était la preuve des «risques inhérents» à ce marché. «Contrairement à tous les autres produits, notre principale inquiétude concernant les cryptos est qu’elles n’ont pas de quelconque (valeur) intrinsèque», a souligné le gouverneur de la Reserve Bank of India (RBI), Shaktikanta Das, à l’occasion d’un événement avec des industriels.
«Notre point de vue est qu’elles devraient être interdites parce que (…) si vous essayez de les réguler et de les laisser croître, s’il vous plaît retenez mes mots: la prochaine crise financière sera causée par les cryptomonnaies privées.»
Selon lui, la récente banqueroute de FTX, une plateforme d’échanges de cryptomonnaies valorisée à 32 milliards de dollars, a mis en exergue «les énormes risques inhérents (à ce secteur) pour notre stabilité macroéconomique et financière».
Une faillite qui fait du bruit
Cette faillite a fait grand bruit, alors que la valeur globale du marché des cryptomonnaies n’a cessé de s’effondrer, entraînée par la chute globale des cours comme celui du Bitcoin. Le patron de FTX, Sam Bankman-Fried, a été arrêté le 12 décembre et inculpé pour fraude et détournements de fonds. Il était l’un des principaux chantres des cryptomonnaies.
Shaktikanta Das intervenait alors que s’achève une année particulièrement compliquée pour les 100 millions de traders de cryptos indiens, qui souffraient déjà de l’effondrement global du marché et des impôts élevés.
Propre roupie numérique
Les cryptomonnaies ont été bannies en 2018, puis réintroduites il y a deux ans en Inde, quand le secteur s’est enflammé grâce au développement des plateformes d’échanges et au soutien de personnalités. Mais l’introduction cette année d’une taxe de 30% sur les bénéfices tirés du commerce des «monnaies privées» a divisé par dix le nombre d’échanges.
La RBI a lancé cette année sa propre roupie numérique hébergée sur la blockchain, une technologie permettant de certifier les échanges en ligne, dans un pays qui compte de moins en moins sur la monnaie fiduciaire. Le Premier ministre, Narendra Modi, a cependant demandé de réguler davantage ces monnaies privées afin d’éviter le financement du crime et les risques de mauvaises utilisations chez les jeunes.