Asile en Suisse - Avant le chaos, les Afghans représentaient déjà le plus gros contingent de demandes

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Asile en SuisseAvant le chaos dans leur pays, les Afghans étaient déjà en tête du classement

Au mois de juillet, 1372 demandes d’asile ont été déposées en Suisse, un nombre presque égal au mois précédent et en forte hausse par rapport à juillet 2020.

Le Conseil fédéral a précisé, mercredi, qu’il ne prévoit «pour le moment pas d’accueillir un grand nombre d’Afghans» (ici des ressortissants afghans employés par l’Espagne à leur arrivée sur une base militaire proche de Madrid).

Le Conseil fédéral a précisé, mercredi, qu’il ne prévoit «pour le moment pas d’accueillir un grand nombre d’Afghans» (ici des ressortissants afghans employés par l’Espagne à leur arrivée sur une base militaire proche de Madrid).

AFP

Au niveau des demandes d’asile en Suisse, le mois de juillet a «permis» de retrouver le niveau d’avant la pandémie. Les principaux pays de provenance des requérants en juillet sont l’Afghanistan (288 demandes, 14 de plus qu’en juin), la Turquie (278, +72), l’Érythrée (149, -58), l’Algérie (92, +5) et la Syrie (88, -1).

Sur les 1372 demandes déposées en juillet, 1000 étaient des demandes primaires (contre 926 en juin). Les personnes ayant fait ces demandes sont principalement originaires d’Afghanistan (265, +8), de Turquie (192, +38), d’Algérie (91, +7), du Maroc (48, -7), de Syrie (45, +3) et de Somalie (45, +15). Pour rappel, une demande primaire est faite indépendamment d’autres personnes qui ont déjà sollicité une protection. Par contre, une demande secondaire fait suite à une demande d’asile déjà enregistrée (par exemple naissances, regroupements familiaux ou demandes multiples).

Asile octroyé plus de 400 fois

Le Secrétariat d’État aux migrations a traité 1182 demandes d’asile au cours en juillet dernier. Parmi elles, 243 ont abouti à une décision de non-entrée en matière (dont 179 sur la base de l’accord de Dublin, qui renvoie vers le pays d’entrée dans l’UE), 408 à l’octroi de l’asile et 274 à l’admission provisoire en première instance. Le nombre de cas en suspens en première instance s’élève à 3207 (+271 par rapport à juin).

En juillet toujours, 197 personnes ont quitté la Suisse sous le contrôle des autorités ou ont été renvoyées dans leur pays de provenance ou un pays tiers. Il a été demandé à d’autres États Dublin de prendre en charge 406 requérants. Dans le même temps, 107 personnes ont été transférées dans l’État Dublin responsable du traitement de leur demande d’asile. La Suisse a, quant à elle, reçu 236 demandes de prise en charge émanant d’autres États Dublin, et 92 personnes ont été transférées dans notre pays.

Rattraper le retard dû au coronavirus

Enfin, 65 personnes sont arrivées en Suisse dans le cadre d’un programme de réinstallation. Le Conseil fédéral se prononce au sujet de ces programmes tous les deux ans. Il a décidé de prendre en charge, au cours des années 2022 et 2023, jusqu’à 1600 réfugiés se trouvant dans une situation précaire dans le pays de premier accueil. S’y ajoutera un contingent maximal de 300 réfugiés qui n’ont pu être admis lors du programme précédent, en raison du retard lié à la pandémie de Covid-19.

Seules les personnes employées par Berne…

Pour rappel, lors de sa conférence de presse de ce mercredi, le Conseil fédéral a précisé qu’il ne prévoit «pour le moment pas d’accueillir un grand nombre d’Afghans». Seules les personnes employées par Berne - soit le personnel local travaillant dans son bureau de coopération de Kaboul, temporairement fermé - et leurs familles seront reçues en Suisse, environ 230 personnes au total. Elles seront décomptées du contingent de réinstallation de 800 personnes pour 2021. Il manque encore des informations claires sur la situation sur place, expliquent Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter, ministres des Affaires étrangères et de Justice et police. Les éventuels besoins de réinstallation ne peuvent donc pas être définis. Par ailleurs, une telle opération ne serait techniquement pas possible à l’heure actuelle, compte tenu de la situation chaotique en Afghanistan.

De son côté, le Parti socialiste a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation «dramatique» en Afghanistan. «La Suisse doit prendre ses responsabilités et agir. Nous ne pouvons pas nous contenter des propositions émises par le Conseil fédéral cette semaine, et devons impérativement prendre nos responsabilités sur la scène internationale.» Le PS a lancé, cette semaine, un appel au Conseil fédéral à ce sujet, qu’il déposera ce vendredi à la Chancellerie fédérale.

(comm/ftr)

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