Conflit Israël-Hamas: La possibilité d’une prolongation de la trêve met Israël sous pression

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Conflit Israël-HamasLa possibilité d’une prolongation de la trêve met Israël sous pression

L’accord, censé s’achever lundi soir, pourrait être prolongé de dix jours. Mais Benyamin Netanyahou l’a répété ce dimanche: il compte bien anéantir le Hamas. Et «rien ne nous arrêtera».

Benyamin Netanyahou (à droite) s’est rendu ce dimanche dans la bande de Gaza. Une première pour un chef de gouvernement israélien depuis le retrait unilatéral d’Israël du territoire palestinien en 2005.

Benyamin Netanyahou (à droite) s’est rendu ce dimanche dans la bande de Gaza. Une première pour un chef de gouvernement israélien depuis le retrait unilatéral d’Israël du territoire palestinien en 2005.

AFP/ISRAELI PRIME MINISTER OFFICE

Israël est sous pression pour prolonger la trêve avec le Hamas dans la bande de Gaza, mais les responsables militaires israéliens craignent de perdre la dynamique qui doit leur permettre «d’anéantir» le mouvement islamiste palestinien, objectif annoncé de la guerre.

L’accord, obtenu grâce à la médiation américaine, qatarie et égyptienne, est censé initialement durer quatre jours, donc s’achever lundi soir, et peut être prolongé dix jours au maximum. Toutes les vingt-quatre heures, tant que les armes se taisent, une dizaine d’otages israéliens enlevés le 7 octobre doivent être libérés en échange d’un nombre trois fois plus élevé de Palestiniens détenus par Israël.

Chaque jour qui passe augmente donc le nombre d’otages libérés, répondant à une immense exigence de l’opinion israélienne, mais permet aussi au Hamas de retrouver des forces après des semaines d’une guerre dévastatrice. Simultanément, les chancelleries s’activent pour éviter une reprise des combats qui aggraveraient encore la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Le temps joue contre Israël

«Le temps joue contre Israël», assure Andreas Krieg, du King’s College de Londres, résumant le dilemme des autorités israéliennes: «D’un côté, vous voulez tous vos otages dehors, sachant que vous ne les libérerez pas militairement. De l’autre, vous ne voulez pas perdre la dynamique de la guerre.» L’armée, pour l’heure, ne cache pas son intention de retourner au combat.

Depuis le 7 octobre, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a juré «d’anéantir» le mouvement palestinien, justifiant ainsi les bombardements incessants sur le petit territoire assiégé où environ 15’000 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon le Ministère de la santé du Hamas.

Netanyahou se rend à Gaza, une première depuis 2005

En déplacement dans la bande de Gaza dimanche – une première pour un chef de gouvernement israélien depuis le retrait unilatéral d’Israël du territoire palestinien en 2005 –, le Premier ministre a réaffirmé sa volonté de reprendre les combats. «On continue jusqu’à la fin, jusqu’à la victoire. Rien ne nous arrêtera.»

La pression la plus forte pour prolonger la trêve «vient de l’intérieur d’Israël, des familles des otages», estime Arik Rudnitzky, du Centre Moshe Dayan de l’Université de Tel-Aviv. Samedi, des dizaines de milliers de manifestants s’étaient réunis dans le centre de Tel-Aviv, scandant «Maintenant, tous maintenant» et arborant des banderoles implorant «Sortez-les de l’enfer».

Plus la trêve dure, plus le Hamas reprend des forces

Mais un responsable militaire israélien a, sous couvert de l’anonymat, confié «le terrible dilemme» auquel est confrontée l’armée. Plus la trêve dure, plus le Hamas a le temps de «rebâtir ses capacités et d’attaquer Israël de nouveau».

Eva Koulouriotis, analyste indépendante du Moyen-Orient, estime que le Hamas joue sa survie à long terme et que le temps travaille pour lui. Pour le mouvement islamiste, «tout scénario dans cette guerre qui ne conduirait pas à sa disparition dans la bande de Gaza serait considéré comme une victoire», assure-t-elle. Et ce «quelles que soient ses pertes matérielles et humaines, l’ampleur des destructions à Gaza et le nombre des victimes civiles».

(AFP)

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