BiennePompier trop pressé condamné au pénal
Un soldat du feu a gravement blessé une automobiliste sur le chemin d’une intervention.
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À la caserne de Bienne, les véhicules des pompiers sont prêts à intervenir.
lematin.ch/Vincent DonzéUn pompier peut-il devenir un chauffard? En traversant un carrefour sur le chemin d’une intervention, avec des feux bleus et une sirène hurlante, un soldat du feu a percuté une voiture avec son camion, le 3 septembre 2021. Cet accident lui a valu hier une condamnation par le Tribunal régional Jura bernois – Seeland, comme l’a rapporté le «Bieler Tagblatt».
Un vendredi à 15 h 25, la circulation était dense à la place Guido-Müller, un vaste carrefour réglé par des feux de signalisation à Nidau, sur la ceinture routière et autoroutière de Bienne. Le pompier professionnel de 52 ans ne roulait qu’à 42 km/h avec son véhicule de soutien et d’extinction, mais aux yeux de la justice, sa conduite routière était inappropriée.
Pour récupérer de l’huile sur la chaussée après un accident survenu sur l’autoroute, quelques secondes gagnées ne valaient pas le risque encouru. La jeune conductrice percutée a été héliportée par Air-Glaciers avec la nuque brisée, une blessure qui lui vaudra 16 jours de soins intensifs, quatre mois d’arrêt de travail et des douleurs persistantes qui ont changé sa vie.
La scootériste qui a démarré au feu vert devant l’automobiliste n’a entendu la sirène qu’au milieu du carrefour. Au moment de l’impact, le camion roulait à 21 km/h, après huit mètres de freinage.
Reconnu coupable d’infraction à la loi sur la circulation routière et de lésions corporelles graves par négligence, le sapeur-pompier écope de 25 jours-amendes à 160 francs avec sursis pendant deux ans, une peine assortie d’une amende de 800 francs ajoutée aux frais de justice.
Les sanctions de ce type seront sensiblement réduites, suite à une modification de la loi sur la circulation routière qui tient compte de la pression exercée sur des pompiers désireux d’intervenir le plus vite possible. Mais cet allégement des sanctions n’entrera en vigueur que l’automne prochain. Le pompier condamné à Bienne risque de perdre son permis et un emploi occupé depuis plus 20 ans.