Un youtubeur poursuit Google pour «licenciement abusif»

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EspagneUn youtubeur poursuit Google pour «licenciement abusif»

En Espagne, Jota POV a vu sa chaîne YouTube privée de revenus publicitaires. Appuyé par un syndicat, il attaque en justice son propriétaire.

YouTube avait décidé de «démonétiser» de «manière unilatérale» la chaîne de Jota POV, suivie par environ 18’000 personnes, le privant de revenus publicitaires.

YouTube avait décidé de «démonétiser» de «manière unilatérale» la chaîne de Jota POV, suivie par environ 18’000 personnes, le privant de revenus publicitaires.

photo d’illustration AFP

Un youtubeur espagnol poursuit en justice Google, propriétaire de YouTube, après avoir vu sa chaîne privée de ses revenus publicitaires, ce qui s’apparente à un «licenciement abusif», selon le syndicat UGT, qui le soutient dans sa démarche. «Je n’ai pas d’autre choix que de faire s’asseoir YouTube sur le banc des accusés», a écrit ce youtubeur, appelé Jota (@Jota_POV), sur les réseaux sociaux.

Selon l’UGT, qui réclame l’indemnisation du youtubeur, la plateforme avait décidé de «démonétiser» de «manière unilatérale» la chaîne YouTube «Último Bastión» (dernier bastion) de Jota Pov, suivie par environ 18’000 personnes, le privant de revenus publicitaires.

«La plainte, préparée par les services juridiques de l’UGT, a été déposée contre Google Espagne, propriétaire de YouTube dans le pays», pour «licenciement abusif», a indiqué le syndicat, qui précise qu’un accord de conciliation a échoué et que le procès se tiendra le 26 juin 2024.

Une «relation de travail»?

Le syndicat espère en effet prouver, grâce à cette procédure, l’existence d'«une relation de travail entre un créateur de contenus et Google (YouTube)», en raison de la «dépendance» du youtubeur vis-à-vis de la plateforme, pour obtenir une rémunération en échange de ses contenus. Les youtubeurs les plus populaires, qui ont fait de leurs vidéos leur métier, vivent essentiellement de revenus publicitaires.

À travers cette plainte, l’UGT indique vouloir ouvrir un «débat» sur «le faux travail indépendant et la précarité que ces géants de la technologie essayent d’imposer, en tentant de contourner le droit du travail».

Pour Google, «ce ne sont pas des employés de YouTube»

Google Espagne a estimé que les créateurs de contenus «ne sont pas des employés de YouTube, contrairement à ce qui est affirmé» par le syndicat. Le géant d’internet a par ailleurs assuré être «profondément impliqué dans la réussite de ses créateurs, ce qui conduit au partage de la majorité des revenus avec eux».

L’Espagne a été une pionnière en Europe en adoptant la loi dite «riders», entrée en vigueur en août 2021, qui a introduit dans le Code du travail espagnol une «présomption de salariat» pour tous les coursiers utilisant les applications de livraison, comme Uber Eats ou Glovo. Les livreurs sont ainsi devenus des salariés pouvant bénéficier des protections découlant de ce statut, grâce à un accord conclu entre le gouvernement, les principaux syndicats espagnols et le patronat.

(AFP)

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