Espagne: Début des travaux d’exhumation de 128 victimes de la guerre civile

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EspagneDébut des travaux d’exhumation de 128 victimes de la guerre civile

Projet phare du Premier ministre Pedro Sánchez, l’opération vise à extraire les restes de personnes ensevelies dans le Valle de los Caídos, mausolée érigé à la gloire de Franco près de Madrid.

Le Valle de los Caídos, près de Madrid, était à l’origine le tombeau de Franco. Les restes du dictateur reposaient dans l’autel de la basilique (ci-dessus) depuis sa mort en 1975, avant d’en être extraits en octobre 2019.

Le Valle de los Caídos, près de Madrid, était à l’origine le tombeau de Franco. Les restes du dictateur reposaient dans l’autel de la basilique (ci-dessus) depuis sa mort en 1975, avant d’en être extraits en octobre 2019.

AFP

Les travaux d’exhumation de victimes de la guerre civile espagnole (1936-39) enterrées dans le monumental mausolée érigé à la gloire de Franco près de Madrid ont débuté lundi, a annoncé le gouvernement de gauche.

«Enfin, et avec peut-être beaucoup de retard, la démocratie espagnole donne une réponse à ces victimes» et à leurs familles, a déclaré à la télévision publique la porte-parole de l’Exécutif du socialiste Pedro Sánchez, Isabel Rodríguez, qui a précisé qu’il s’agissait pour l’instant de «travaux techniques».

Lancés sur la base d’une loi dite «de Mémoire démocratique» adoptée à l’instigation du gouvernement de gauche, ces travaux commencent à moins de six semaines des élections législatives anticipées du 23 juillet, dont la droite, qui a promis d’abroger cette loi si elle revient au pouvoir, est la grande favorite.

Monument rebaptisé par la gauche au pouvoir

Le but des travaux est de récupérer les restes de 128 personnes qui se trouvent dans le «Valle de los Caídos», rebaptisé par le gouvernement de gauche «Valle de Cuelgamuros», a précisé le Ministère de la présidence, en charge de la Mémoire démocratique.

Selon le quotidien «El País», un laboratoire composé de médecins légistes, d’archéologues, de généticiens et de membres de la police scientifique a été installé à l’intérieur de l’imposante basilique, située à quelque 50 km de la capitale espagnole.

«C’est une tâche que le gouvernement de Pedro Sánchez promeut depuis des années avec pour objectif de tenter de récupérer ces corps et de les rendre à leurs proches pour qu’ils leur donnent une sépulture digne», a indiqué le Ministère de la présidence.

Franquistes et Républicains reposent près du Caudillo

Dans la basilique, couronnée d’une croix de 150 mètres de haut, construite par le dictateur Francisco Franco – surnommé le Caudillo – reposent quelque 33’000 combattants ayant appartenu aux deux camps de la guerre civile: les franquistes et les Républicains. Parmi ces derniers, beaucoup y ont été emmenés sans même que leurs familles en soient informées.

Les restes de Franco ont occupé une place privilégiée dans l’autel de la basilique depuis sa mort en 1975, jusqu’en octobre 2019, lorsque le gouvernement de Pedro Sánchez les a transférés dans un cimetière de la banlieue de Madrid. En avril dernier, les restes de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange, parti fasciste qui fut l’un des piliers du régime franquiste, ont également été exhumés et transférés dans un cimetière civil.

Une priorité du gouvernement

C’est en octobre dernier qu’est entrée en vigueur la loi de «Mémoire démocratique», l’une des priorités de Pedro Sánchez, qui vise notamment à extraire les restes des victimes du franquisme et à transformer l’ancien mausolée en un lieu de mémoire de cette période tragique.

Le leader du Parti populaire (droite), Alberto Núñez Feijóo, a confirmé la semaine dernière qu’il abrogerait cette loi s’il arrivait au pouvoir après les prochaines élections, comme les sondages le prédisent, estimant qu’elle ravivait blessures et divisions dans la société espagnole. Le Ministère de la présidence a répliqué lundi qu’«il ne (s’agissait) pas de politique, mais simplement d’une question d’humanité».

(AFP)

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