Hockey sur glaceDominic Forget: «On regarde Kloten dans les yeux»
Si les Aviateurs ont pris leur envol dans la finale de Swiss League (2-1 dans la série), l’attaquant d’Olten est convaincu que les Soleurois ont encore toutes leurs chances. La suite, c’est ce lundi (17h) au Kleinholz.
Question pour un champion – ou plutôt à un candidat pour le titre et à la promotion: au terme de l’acte 3 de la finale de Swiss League, ce samedi, Olten éprouvait-il des remords ou des regrets? Peut-être bien les deux. Il y avait forcément de la «frustration», la tristesse d’avoir échoué dans sa tentative de faire le break à la Stimo Arena de Kloten; d’où ce gros remords d’avoir notamment encaissé ce but à cinq contre quatre, le deuxième, à la 22e minute. Mais au-delà de ce tournant, il y avait surtout le «regret» de ne pas avoir «assez osé» au deuxième tiers, de ne pas «y être allé» plus intensément, alors que les Soleurois ont bénéficié de longues minutes en supériorité numérique.
Pour les petites «Souris» du Kleinholz, la série est toutefois loin d’être terminée, comme le témoigne Dominic Forget, qui avait égalisé à la 10e à cinq contre trois, avant que les Aviateurs ne prennent leur envol (4-1) .
Dominic Forget, c’est désormais 2 à 1 pour Kloten dans cette finale. Y a-t-il des regrets, notamment lors du deuxième tiers où vous avez manqué le coche en power-play?
Oui, le regret d’avoir passé cinq minutes en power-play, où ce sont eux qui ont profité d’une occasion pour partir en contre et marquer, alors qu’on avait la possibilité de prendre l’ascendant et le momentum. C’est le regret de ne pas avoir trouvé la solution, même s’il faut aussi donner du crédit à Kloten, qui a su mettre la pression sur nous.
Ce sont ces fameux petits détails qui font la différence lors d’une finale, c’est ça?
Les unités spéciales, oui. Jusqu’à maintenant, on avait bien réussi à contrer Kloten, qui n’avait pas marqué un seul but en jeu de puissance lors des deux premiers actes. C’était la première fois samedi. Leur coach a dû procéder à des ajustements. À notre tour d’étudier la vidéo et d’en faire de même ce lundi.
Kloten est-il finalement trop fort pour vous?
Ceux qui ont vu les trois matches ont un autre avis. La série devrait être de 2 à 1 pour nous. Le premier match était le plus serré, on a eu de grosses occasions mais sans pour autant en profiter. C’est pourtant ce qu’on fait d’habitude. Lors du match N°2, il n’y a pas eu photo, on a largement dominé avec de belles opportunités d’une partie qu’on aurait dû gagner 4 à 1 et non 1-0 après prolongation. Sur cette troisième rencontre, Kloten était en effet meilleur que nous au niveau de l’énergie et de la combativité en remportant leurs duels. Mais ce n’est pas fini.
Pourquoi allez-vous retourner cette série?
Parce qu’on a de bonnes raisons de croire en nous. À nous de retrouver cette énergie qui nous avait permis de tenir tête à Kloten lors des deux premiers matches. Or, avec l’aide de notre septième homme, on va tout donner pour retourner cette série.
Y a-t-il à Kloten, comme à Fribourg, un Chris DiDomenico que vous pourriez sortir du jeu?
Non, il n’y a pas vraiment un joueur dominant du côté de Kloten, même si samedi, les étrangers (ndlr: Robin Figren et Eric Faille) sont entrés dans la série et que leur deuxième triplette (ndlr: Andri Spiller, Marc Marchon et Dario Meyer) est toujours dangereuse. Cela dit, pour l’instant, c’est surtout Tim Wolf, le gardien, qui est le meilleur. À nous de lui rendre la vie moins facile devant sa cage pour lui marquer un but dès le début.
Vous avez aussi une belle équipe, performante, avec des joueurs de qualité pour embêter Kloten. On se trompe?
Je pense que sur le papier et au niveau des ambitions, Kloten, qui a fini premier lors de la saison régulière, a l’avantage, d’autant qu’il y a eu de bons ajouts de joueurs de licences B. Mais on est vraiment très proches et on les regarde dans les yeux. Cela va être encore une belle bagarre.
On se souvient de l’an dernier, quand Ajoie avait battu Kloten, qui était déjà favori à la promotion: et si l’histoire se répétait avec vous?
Chaque année, l’histoire est différente. Et cette saison, l’entraîneur n’est plus le même. Avec Jeff Tomlinson, Kloten est mieux géré. Mais on doit croire en nos chances.
À 41 ans, vous avez toujours la grande forme. Quel est votre secret?
41, c’est un numéro, c’est dans la tête qu’on l’a, ce numéro – ou pas. Moi je me sens bien, même s’il est clair qu’au niveau de la récupération et de la régénération, il y a plus de travail qu’à 20 ans. Or, j’arrive bien à gérer. On va encore offrir du spectacle jusqu’au bout à tout le monde.