Les plus belles toilettes publiques de Paris rouvrent

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FranceDouze ans plus tard, les plus belles toilettes publiques de Paris rouvrent

Classées au titre des Monuments historiques et fermées en 2011, les toilettes de la Madeleine sont de nouveau accessibles. Pour deux euros, mais sans cireur de chaussures.

Au sous-sol, acajou verni, vitraux, céramique aux motifs vert tendre font se rencontrer «le beau, le luxe et l’utile».

Au sous-sol, acajou verni, vitraux, céramique aux motifs vert tendre font se rencontrer «le beau, le luxe et l’utile».

AFP

Se soulager dans un décor de la Belle Époque, pour la somme de deux euros: le Lavatory de La Madeleine, des toilettes publiques pionnières lors de leur installation, en 1905, à Paris, a rouvert ses portes lundi, après douze ans de fermeture.

«À l’origine, les lieux accueillaient les hommes et les femmes dans deux galeries souterraines accessibles depuis la place de la Madeleine», explique le site paris.fr. «Puis la galerie «hommes» est devenue un local technique concédé à la RATP (la régie des transports parisiens, ndlr). Le lavatory «dames» est donc «désormais ouvert et mixte».» Seul bémol, reprend paris.fr., il n’est «toujours pas ouvert aux personnes à mobilité réduite, en raison de son accès par un escalier, dont la mosaïque sera restaurée par la Ville en 2024. En effet, le diagnostic de la présence de fissures est en cours».

Les plus beaux cabinets de la capitale? Sur un côté de l’église de La Madeleine, une volée de marches cernée d’une mosaïque d’époque offre un petit voyage dans le temps. Au sous-sol, acajou verni, vitraux, céramique aux motifs vert tendre font se rencontrer «le beau, le luxe et l’utile», selon l’adjointe au patrimoine, Karen Taïeb. Au point qu’Eric Salles, le fondateur de Point WC, la marque haut de gamme de 2theloo, veut faire du lieu «une destination».

«Tout est dans son jus»

Cette entreprise, qui gère cinq autres «lavatories», ces toilettes de luxe, dans la capitale, avait obtenu en 2015 une concession de dix ans pour celui de La Madeleine, classé au titre des Monuments historiques en mars 2011 et fermé la même année. Mais l’œuvre Art nouveau des établissements Porcher, sur le modèle londonien de l’époque, était «en proie aux infiltrations, ce qui a contraint le concessionnaire à différer les travaux», a expliqué la maire du VIIIe arrondissement, Jeanne d’Hauteserre.

Au plafond, soit au niveau de la rue, une lumière naturelle filtre du pavé de verre historique désormais renforcé par une «triple étanchéité», tandis que le mobilier d’époque a été conservé, détaille Karen Taïeb. Si la Ville doit encore restaurer la mosaïque de l’escalier, «tout est dans son jus», résume-t-elle. Le concessionnaire n’a en revanche pas réussi à trouver un cireur de chaussures, qui officiait à l’époque au pied d’une chaise surélevée sur estrade, toujours en place.

Rares toilettes payantes

Avec 750 toilettes publiques et urinoirs, Paris affirme être la première ville du monde «en termes de sanitaires dans l’espace public». La gratuité des sanisettes y a été décidée en 2006, à l’exception de quelques lavatories confiés à des concessionnaires dans des sites très touristiques (Notre-Dame, le Louvre, Champs-Élysées…). Selon la mairie de Paris, il reste un seul exemplaire de vespasienne, autre type de toilettes publiques datant du début du XXe siècle, situé boulevard Arago, dans le XVIe arrondissement.

(AFP)

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