Procès inédit: Un ancien membre d’un commando biélorusse bientôt jugé en Suisse

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Procès inéditUn ancien membre d’un commando biélorusse bientôt jugé en Suisse

Accusé d’avoir participé à des disparitions forcées d’opposants politiques en 1999 en Biélorusssie, Iouri Garavski résidait à Saint-Gall où le procès s’ouvrira le 19 septembre.

Iouri Garavski, «ancien membre de l’unité spéciale d’intervention rapide (SOBR) du président (bélarusse) Alexandre Loukachenko, comparaîtra les 19 et 20 septembre devant un tribunal pénal à Saint-Gall, en Suisse», a déclaré mercredi dans un communiqué l’ONG suisse TRIAL International, qui lutte contre l’impunité des crimes les plus graves commis dans le monde. Une information confirmée par les autorités du canton. L’homme est accusé d’avoir participé à des disparitions forcées d’opposants politiques en 1999 au Bélarus.

Disparitions forcées d’opposants politiques

Iouri Garavski devra répondre des disparitions forcées de trois opposants politiques en 1999 au Bélarus: Iouri Zakharenko, ancien ministre de l’Intérieur, Viktor Gonchar, ancien vice-premier ministre pendant les premières années de la présidence de Loukachenko, et Anatoli Krassovski, homme d’affaires et ami proche de Gonchar.

En 2019, Iouri Garavski avait révélé au média allemand Deutsche Welle avoir participé à l’«escadron de la mort» ayant exécuté les trois opposants.

Un procès inédit

En 2021, après confirmation de la présence de Iouri Garavski en Suisse, TRIAL, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’organisation bélarusse de défense des droits humains Viasna avaient déposé une plainte pénale auprès du procureur de Saint-Gall, où il résidait. Le même jour, les familles des disparus avaient déposé des plaintes pénales supplémentaires devant la même autorité.

Ce procès est inédit selon TRIAL car pour la première fois, un ressortissant bélarusse va être jugé pour le crime de disparition forcée sur la base de la compétence universelle. Il s’agit également de la première application de la disposition incriminant ce délit en Suisse, indique le communiqué.

Un signal fort

«Avec ce premier procès d’un membre présumé de l’escadron de Loukachenko, nous envoyons un signal fort. La justice en matière de crimes internationaux peut être et sera rendue, indépendamment des frontières des États ou du temps écoulé depuis que les crimes ont été commis», a déclaré l’avocat de Viasna, Pavel Sapelko, dans le même communiqué.

«Cette affaire marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des crimes commis au Bélarus», y souligne pour sa part Severin Walz, l’avocat des familles des victimes. «Le plus grand espoir de mes clients est d’obtenir une réponse définitive sur le sort réservé à leurs pères, et ce, grâce à un jugement rendu dans le cadre d’une procédure judiciaire en bonne et due forme», poursuit-il.

(AFP)

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