Hockey sur glaceAndrei Bykov: «Mon aventure à Fribourg est un rêve inabouti»
La carrière du numéro 89 s’est terminée mercredi après une ultime défaite de Fribourg-Gottéron contre Lausanne en demi-finale des play-off. Une fin émouvante.
- par
- Ruben Steiger Fribourg
L’hommage et les émotions ont temporairement remplacé la déception mercredi à Fribourg. À 22h13, lorsque la sirène mettant définitivement fin à la saison des Dragons a retenti, la BCF Arena a également compris qu’elle ne verrait plus Andrei Bykov sous les couleurs de Gottéron. Pendant une dizaine de minutes, la patinoire a fêté son numéro 89 avec des chants à son honneur et des applaudissements à la hauteur de sa carrière.
Que ce soit avec le public, avec ses coéquipiers qui lui avaient réservé une haie d’honneur ou dans les bras de son ami et capitaine Julien Sprunger, l’enfant du club a pleinement profité de ses derniers instants sur la glace de ses plus grands exploits. C’est avec beaucoup d’émotions, et entouré de son père Slava, de sa compagne Maud et d’autres de ses proches, qu’il a tiré sa révérence.
Vous venez de passer des moments privilégiés sur la glace. Comment les avez-vous vécus?
Privilégiés, c’est le bon mot. C’est un peu compliqué de décrire les émotions par lesquelles je passe. Car avant de vivre ce moment unique, il y a surtout eu un gros moment de déception. On a tout tenté pour revenir dans ce match. C’est frustrant, d’autant plus qu’on avait bien commencé. On avait le sentiment que c’était la bonne cette fois. Tous les gars se sont donnés corps et âme lors de cette partie et de tous les play-off. Je suis fier de l’attitude de mes coéquipiers.
Est-ce que vous trouvez une forme de consolation personnelle en pensant à vos play-off réussis?
C’est dur à dire. Je me sentais plus ou moins bien, mais, honnêtement, je suis cuit maintenant. C’est quand même difficile de trouver une consolation parce qu’on voulait vraiment réaliser quelque chose de grand. On s’en veut énormément. Pour nous, pour le public, pour nos familles et pour tous les gens qui travaillent et qui gravitent autour de Fribourg-Gottéron. Les attentes étaient élevées et on a déçu beaucoup de monde.
Vous avez certes déçu des gens, mais vous avez aussi reçu une grande dose d’amour…
C’est quelque chose de très touchant, même si je ne sais pas vraiment qu’en faire. L’amour de mes coéquipiers, je le reçois depuis un moment. Pour ce qui est du public, c’était magnifique d’entendre toute une patinoire scander mon nom. C’est compliqué d’exprimer ce que je ressens car cela me paraît irréel. J’ai le sentiment d’être déconnecté de la réalité et je me réjouis de retomber sur terre.
Avez-vous tout de même réussi à profiter de ces instants malgré la déception?
Ce sont des émotions contrastées et c’est difficile d’en ressortir une. Surtout au vu de l’état de fatigue émotionnel dans lequel je me trouve. Tout ce que je peux faire, c’est dire merci. Merci à ce public de m’avoir offert une sortie comme celle-ci. Merci pour le soutien tout au long de la saison et des play-off. Ça a marqué tout le monde.
Pour votre coéquipier Nathan Marchon, vous avez marqué l’histoire de Fribourg-Gottéron. C’était important pour vous?
J’aurais aimé la marquer autrement. Mon aventure ici est un rêve inabouti malheureusement. Au-delà de cette élimination, ce fut un championnat extraordinaire et j’ai eu la chance de faire partie de ce groupe à l’ambiance incroyable. On ne pourra pas oublier cette saison, ce qui augmente encore la déception. Concernant ma carrière, j’ai beaucoup de peine à l’analyser sur comment j’ai pu marquer certaines personnes ou non. J’imagine que c’est plutôt positif.