FranceCondamnés pour avoir filmé et diffusé l’agonie d’un homme
En Bretagne, trois jeunes ont écopé de prison avec sursis pour leurs comportements lors d’un drame.
- par
- R.M.
En mai dernier, un jeune homme a été agressé dans une station de métro de Rennes (Ille-et-Vilaine), en Bretagne. Il est décédé. Une jeune femme avait filmé son agonie plutôt que de tenter le secourir. Puis son petit ami et sa sœur avaient diffusé la macabre vidéo. Tous trois ont été condamnés.
Le drame avait eu lieu le 29 mai. Un jeune homme de 26 ans a été violemment attaqué à coups de machette. Les caméras de surveillance ont montré une jeune femme suivre les traces de sang au sol, relate «Le Parisien». Puis elle a filmé la victime avec son smartphone. Le sang giclait d’une de ses jambes. Il avait une artère sectionnée et il s’était écroulé à côté la jeune femme. Elle est restée près de lui quelques secondes puis est repartie.
Moins de 2 minutes plus tard, elle avait envoyé sa vidéo de l’homme agonisant à sa mère comme à son petit ami. Ce dernier l’a partagée avec sa sœur et elle s’est retrouvée sur les réseaux sociaux.
La jeune femme, une étudiante de 18 ans sans antécédent judiciaire, a été jugée mercredi au tribunal judiciaire de Rennes. Comme son compagnon et sa sœur.
«Comme une bête de cirque»
Lorsque la présidente du tribunal lui a demandé pourquoi elle n’a pas appelé les secours, la jeune femme a répondu qu’elle n’y avait «pas pensé». Mais lors des interrogatoires elle a aussi affirmé qu’elle se sentait en danger et qu’elle pensait que les secours avaient déjà été alertés.
Son petit ami, lui, avait reçu la vidéo. Et l’avait transmis à sa sœur. Qui elle-même l’a partagée avec «un grand nombre» de contacts privés. «À partir du moment où une vidéo est diffusée, on ne peut plus l’empêcher de se reproduire sur internet», a noté le procureur.
L’avocat de la famille de la victime a souligné qu’il avait été filmé «comme une bête de cirque» avec des internautes qui se sont ensuite «complu à regarder et commenter».
Le petit ami de la jeune femme et sa sœur ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis pour «diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne». En ajoutant une «non-assistance à personne en danger», la jeune femme qui a filmé écope, elle, de 15 mois de prison avec sursis. Tous trois devront en outre suivre un stage de citoyenneté.