Politique: Ces «parlementaires paysans» sans bottes de caoutchouc

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PolitiqueCes «parlementaires paysans» sans bottes de caoutchouc

Le «SonntagsBlick» a pu se procurer la liste – confidentielle – des membres de la Conférence des parlementaires paysans, en majorité des «collectionneurs de mandats» dans l’économie.

Archives/Photo d’illustration.

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AFP

Comme l’écrit le «SonntagsBlick» du jour, la Conférence des parlementaires paysans est considérée comme un Parlement de l’ombre sous la Coupole: elle compte plus de 40 conseillers nationaux et conseillers aux Etats qui peuvent en faire partie sur invitation de l'Union suisse des paysans (lire encadré). Le journal alémanique a pu en obtenir la liste, restée confidentielle jusqu’ici. 

Sous la Coupole depuis 1897

Fondée en 1897, la Conférence des parlementaires paysans a pour objectif d'unir les forces au-delà des frontières partisanes – entre les libéraux et les catholiques conservateurs au départ et entre les partis du Conseil fédéral aujourd'hui, rappelle le «SonntagsBlick».

Le comité de la Conférence des parlementaires paysans est présidé par le conseiller national Markus Ritter (Le Centre/SG), également président de l’Union suisse des paysans (USP). Le secrétariat de la Conférence est d’ailleurs mis à disposition par l'USP. 

Premier constat: depuis les élections fédérales, ce groupe est devenu encore plus bourgeois de droite: dix des onze nouveaux membres appartiennent à l'UDC, un au Centre. Globalement, une bonne moitié de ses membres est désormais issue de l'UDC. Le reste est composé d’élus du Centre et du PRD, et de deux Verts.

Et près d’un membre sur quatre n'est pas agriculteur, ni ne l’a été. Souvent, ils ne représentent d’ailleurs pas une organisation paysanne, mais des secteurs économiques et des entreprises profitant indirectement des subventions par l’achat ou la vente aux agriculteurs. Ainsi, des groupes pharmaceutiques et chimiques tels Bayer (fabricant du controversé glyphosate) et Novartis exercent aussi une influence au sein du groupe. 

Du détaillant à la coopérative agricole

On trouve ces «parlementaires paysans» aussi chez des détaillants, tels Coop et Migros, des transformateurs de viande comme Micarna, des fabricants d'aliments composés et de sucre, la technique agricole et des assurances pour les agriculteurs. L'avocat et conseiller national Nicolo Paganini (Le Centre/SG), membre de ce groupe parlementaire, préside ainsi la coopérative Migros de Suisse orientale. Et Leo Müller (Le Centre/LU), conseiller national et avocat, siège au conseil d'administration de la Fenaco, qui inclut entre autres Volg, Landi et le groupe Agrola.

Outre la majorité des membres alémaniques de ce groupe, le «SonntagsBlick» cite un Romand: le conseiller d’Etat jurassien Charles Juillard (Le Centre). Selon la liste consultée par le journal, «ce directeur d'une agence de relations publiques peut participer au Club paysan parce qu'il est membre du conseil d'administration de la Société suisse d'assurance contre la grêle».

Le «parlement de l’ombre» en chiffres

Depuis les élections fédérales, la Conférence des parlementaires paysans est devenue encore plus orientée «bourgeois de droite»: dix des onze nouveaux membres appartiennent à l'UDC, un au Centre. Globalement, une bonne moitié des membres est issue de l'UDC, le reste du Centre et du PRD. Seuls deux Verts en faisaient partie fin octobre. Et au total, les membres de ce groupe comptabiliseraient plus de 200 mandats dans des conseils d'administration, des comités, des conseils de fondation et des directions de diverses branches.

(ewe)

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