Accusations: Elkabbach sur les Guignols: «Ma marionnette était antisémite»

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AccusationsElkabbach sur les Guignols: «Ma marionnette était antisémite»

Par deux fois, le journaliste a suscité le malaise sur le plateau de «Quotidien».

R.M.
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Jean-Pierre Elkabbach estime que sa marionnette des «Guignols» ressemble aux caricatures de juifs «que l’on faisait en France dans les années 30 et 40».

Jean-Pierre Elkabbach estime que sa marionnette des «Guignols» ressemble aux caricatures de juifs «que l’on faisait en France dans les années 30 et 40».

Capture «Quotidien»

En promotion pour ses mémoires, Jean-Pierre Elkabbach était invité mardi soir sur le plateau de «Quotidien». Mais le journaliste et ancien patron de France Télévisions, aujourd’hui 85 ans, a surtout provoqué le malaise. Par deux fois, même. D’abord en accusant les «Guignols de l’info» d’antisémitisme. Puis avec des propos peut-être maladroits sur Patrick Poivre d’Arvor.

Jean-Pierre Elkabbach s’en est pris à sa marionnette à l’époque des «Guignols de l’info». «Ma marionnette était particulièrement antisémite. Je le dis et je l’affirme. C’est pas que je suis obsédé par ça, mais j’ai mis du temps à me rendre compte de ça. Regardez l’image que l’on représentait de moi, c’est le juif qui a naturellement l’argent. Ça ressemble aux caricatures que l’on faisait en France dans les années 30 et 40», a-t-il lancé.

Visiblement très surpris, Yann Barthès a tenté de lui faire remarquer qu’il y avait «un contexte» dans les séquences caricaturant Elkabbach en voleur de «patates». Au milieu des années 90, les salaires mirobolants des animateurs-producteurs avaient fait scandale. Mais les Guignols ne s’en étaient pas seulement pris à Jean-Pierre Elkabbach pour son avidité supposée. Ils avaient épinglé exactement de la même manière Jean-Luc Delarue, Arthur ou Nagui.

Jean-Pierre Elkabbach a cependant campé sur ses positions. 

«La faute des victimes?»

Seconde séquence, second malaise, cette fois sur Patrick Poivre d’Arvor, accusé de multiples viols et agressions sexuelles. Jean-Pierre Elkabbach a dit que lorsqu’il l’a connu, «il n’était pas le Patrick Poivre d'Arvor d’après. C’est quand il s’est installé pendant 20 ans à TF1 qu’il est devenu peu à peu ce qu’on a vu».

Puis, relancé, il a lâché: «C’est le pouvoir, c’est l’ambiance. C’est d’abord son tempérament, et d’autre part aussi le comportement de certaines jeunes femmes, comme pour les chanteurs, etc., qui viennent les chercher. Mais lui a probablement exagéré et considérablement exagéré.»

Grimace de Yann Barthès. Et réaction de la chroniqueuse Maïa Mazaurette: «Vous comprenez qu’on puisse être un peu choqué par ce que vous venez de dire… Que c’était la faute des victimes?» 

«Je n’ai pas dit des victimes, mais vous ne pouvez pas nier que quand quelqu’un a du pouvoir, y compris les hommes politiques ou les artistes, il y a comme un mouvement qui tourne autour d’eux. À eux de ne pas provoquer, céder ou agresser», a précisé Jean-Pierre Elkabbach.

Le «Midi Libre» note que le malaise ressenti sur le plateau était alors bien réel et qu’il s’est prolongé sur les réseaux sociaux, avec des réactions parfois virulentes contre le journaliste. Sur Twitter, certains ont estimé qu’il était «en roue libre», ont parlé de «naufrage» ou fustigé des propos «à vomir».

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