Tensions avec Pristina: Belgrade arrête des policiers kosovars 

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Les autorités serbes ont annoncé l’arrestation mercredi de trois policiers kosovars soupçonnés d’être passés en Serbie, Pristina accusant Belgrade d’avoir enlevé le groupe sur son territoire. 

Un officier de la police spéciale du Kosovo à Mitrovica, le 13 juin 2023 (photo d’illustration).

Un officier de la police spéciale du Kosovo à Mitrovica, le 13 juin 2023 (photo d’illustration). 

REUTERS

Les autorités serbes ont annoncé l’arrestation mercredi de trois policiers kosovars soupçonnés d’être passés en Serbie, Pristina accusant Belgrade d’avoir enlevé le groupe sur son territoire et dénonçant une «agression». Cet échange acerbe entre les deux anciens ennemis constitue le dernier accès de fièvre dans leurs relations volatiles après des semaines de tensions. Fin mai, trente soldats de la Kfor, la force emmenée par l’OTAN au Kosovo, ont été blessés lors de heurts avec des manifestants serbes.

«Gang terroriste»

La Serbie a déclaré avoir arrêté trois policiers kosovars en tenue militaire, munis d’armes automatiques, de GPS, de cartes et autres équipements. «Le gang terroriste a été arrêté aujourd’hui à 12h38 dans le territoire de la Serbie centrale, dans la zone du village de Gnjilica, dans la municipalité de Raska», a déclaré à la presse Petar Petkovic, chef du bureau serbe chargé du Kosovo. Gnjilica se trouve à environ six kilomètres de la frontière avec le Kosovo.

Dans une vidéo publiée par la police serbe, on voit plusieurs hommes masqués emmener un groupe d’hommes menottés. Le gouvernement kosovar a démenti les accusations de Belgrade, déclarant que les policiers avaient été enlevés. Selon la police kosovare, les officiers appartiennent à une unité chargée de la surveillance de la frontière. Ils ont disparu après avoir fait état d’informations selon lesquelles des hommes masqués et armés étaient entrés dans les environs.

Policiers «kidnappés»

Le Premier ministre kosovar Albin Kurti a accusé Belgrade d’avoir kidnappé les trois policiers, déclarant qu’il s’agissait vraisemblablement «d’un acte de vengeance» après l’arrestation du chef présumé d’un groupe paramilitaire serbe mardi. «L’entrée des forces serbes dans le territoire du Kosovo est un acte d’agression et vise à l’escalade et à la déstabilisation», a-t-il lancé sur Facebook.

Le Premier ministre a déclaré que l’incident s’était produit dans le nord du territoire kosovar, dans la municipalité de Leposavic. «Nous demandons la libération immédiate des policiers enlevés», a-t-il ajouté. Les tensions entre Belgrade et Pristina se sont accrues depuis l’intronisation en mai de maires albanais dans quatre villes du nord du Kosovo à majorité serbe. Ces édiles avaient été élus en avril lors de municipales boycottées par les Serbes du Kosovo.

Crises 

Depuis la guerre du Kosovo et la déclaration d’indépendance, les relations entre Belgrade et Pristina vont de crise en crise. Environ 120’000 Serbes vivent au Kosovo, dont un tiers dans le nord du territoire qui compte au total une population de 1,8 million d’habitants, en grande majorité des Albanais kosovars.

La minorité serbe reste largement fidèle à Belgrade et refuse de reconnaître la souveraineté de Pristina. Les Serbes du Kosovo sont accusés par certains d’être instrumentalisés par la Serbie. Belgrade, soutenue par ses alliés russe et chinois, n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais. 

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(AFP)

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