FootballLes cadors d’Europe attendent leur sort à Istanbul
Le tirage au sort de la Ligue des champions a lieu jeudi en Turquie (18h), où se disputera également la finale. Qui saura y revenir en héros?
Qui reviendra à Istanbul dans neuf mois? La finale de Ligue des champions au stade Atatürk fait saliver les 32 clubs participant au tirage de la phase de poules, jeudi en Turquie (18h), où le Real Madrid et ses rivaux guetteront leur sort.
Au centre de conférences Haliç d’Istanbul, sur les rives de la Corne d’Or, le tenant madrilène et ses principaux concurrents, le PSG, Manchester City, Liverpool ou le Bayern Munich, vont découvrir le début du parcours pouvant les mener à la finale de l’épreuve-reine européenne.
Un chemin semé d’embûches en cette saison entrecoupée par le Mondial 2022 au Qatar (20 novembre-18 décembre): la phase de poules de la C1 sera condensée de début septembre à début novembre, contraignant la plupart des cadors à jouer tous les trois jours. Et ce calendrier inhabituel repoussera la finale au 10 juin 2023.
Le stade olympique Atatürk rappellera de bons souvenirs à Liverpool, sacré ici même en 2005 au bout d’un match de légende. Et de moins bons à l’AC Milan: le champion d’Italie 2022 menait 3-0 face aux Reds à la mi-temps, avant de se laisser rejoindre à 3-3 et de s’incliner aux tirs au but.
Cet échec aurait pu décourager à vie l’entraîneur milanais de l’époque, un certain Carlo Ancelotti. Mais, depuis, le technicien au sourcil circonflexe a soulevé trois autres Ligues des champions, une avec Milan (2007) et deux avec le Real (2014, 2022), établissant un nouveau record de victoires comme entraîneur (quatre trophées). Et il s’est, à son tour, spécialisé l’an dernier dans les renversements de situations désespérées.
«Continuer à gagner»
Difficile de ne pas voir le Real, 14 fois champion d’Europe, comme l’un des favoris de l’édition 2023, un statut validé par son rang de tête de série et sa présence dans le chapeau 1 jeudi lors du traditionnel tirage des huit poules de quatre équipes.
La composition des chapeaux
«La joie et la satisfaction que vous ressentez après de telles victoires ont tendance à rester ancrées en vous, donnant l’impression que personne ne devrait réussir à prendre votre place. Et c’est une motivation assez forte pour continuer à gagner», a prévenu Ancelotti début août.
Pour cela, le club madrilène peut compter sur son capitaine Karim Benzema, encore buteur le 10 août pour remporter la Supercoupe d’Europe contre Francfort (2-0) et prétendant No 1 jeudi à l’attribution du Prix UEFA de meilleur joueur de la saison… en attendant le Ballon d’Or en octobre? Reste que le Real n’a pas réussi à se renforcer en attirant Kylian Mbappé. Et que le club merengue a par ailleurs perdu Casemiro (transféré à Manchester United), celui qui apportait l’équilibre dans l’entrejeu.
En tant que champions nationaux, le PSG, City, le Bayern et l’AC Milan figurent avec le Real dans le premier chapeau, ce qui leur garantit de s’éviter en phase de poules.
Fin du bling-bling
Paris, qui a décrété la fin de l’ère du «bling-bling», s’est choisi un entraîneur aux idées claires bien que sans grande expérience en Ligue des champions, le Français Christophe Galtier. Avec un Mbappé prolongé jusqu’en 2025, un Neymar revigoré et un Lionel Messi enfin acclimaté, le club parisien rêve ouvertement du Graal.
Il y a aussi du lourd dans le deuxième chapeau, tel le Liverpool de Jürgen Klopp, vainqueur de la C1 2019 et encore finaliste l’an dernier au Stade de France (1-0). Les Reds ont certes perdu à l’intersaison le Sénégalais Sadio Mané, qui a filé au Bayern, mais avec la superstar égyptienne Mohamed Salah, le Colombien Luis Diaz et l’Uruguayen Darwin Nunez, leur ligne offensive reste alléchante.
On retrouve aussi le Chelsea de Thomas Tuchel, champion d’Europe 2021, le Tottenham d’Antonio Conte, la Juventus de Massimiliano Allegri, l’Atlético Madrid de Diego Simeone, ainsi qu’un géant en reconquête, le FC Barcelone de Xavi. Le club catalan, plombé depuis plusieurs saisons par sa dette abyssale, a activé plusieurs leviers financiers pour recruter à prix d’or à l’intersaison. L’arrivée du serial-buteur Robert Lewandowski (ex-Bayern) a redonné le sourire aux supporters du club blaugrana, évincé sans gloire en phase de poules l’an dernier.
Les clubs engagés dans les troisième et quatrième chapeaux espèrent sans doute éviter de tels épouvantails, même si l’Eintracht Francfort et Porto (chapeau 1) ou Séville et Leipzig (chapeau 2) semblent des adversaires moins redoutables pour espérer atteindre les huitièmes de finale.
Et pourquoi pas revenir à Istanbul en juin prochain?