MotocyclismeQuand Marc Márquez donne tout
L’octuple champion du monde Marc Márquez ne pouvait pas se permettre de rater la phase finale des qualifications, soit l’une des 12 premières places. C’est raté, doublement raté. Mais quelle rage, quelle volonté!
- par
- Jean-Claude Schertenleib
On aime – en Indonésie, énormément! – ou pas Marc Márquez, l’homme ne laisse personne indifférent, le pilote encore moins. Il a connu des années de domination totale, il a aussi connu, depuis bientôt deux ans, des moments douloureux. Physiquement et tout autant sur le plan psychique, lorsque l’on sait combien il aime la course et parce que l’on devine qu’il n’a pu, après sa grave blessure de Jerez de la Frontera en 2020, mais aussi l’hiver dernier, après ses soucis de vue, qu’imaginer que sa carrière pouvait peut-être se terminer.
Il est de retour. Un retour (moyen pour lui) au Qatar, où son équipier Pol Espargaró l’a devancé avec la même moto. En Indonésie, en raison d’une première chute vendredi et comme la piste, samedi matin, était encore très humide pour FP3, il s’est retrouvé avec treize autres sérieux clients à tenter de s’offrir une des deux places qualificatives pour la superpole, lors de la première phase des qualifications.
Plusieurs sauvetages miraculeux, une première chute, il restait alors moins de huit minutes et Márquez est parti en courant, il a trouvé un taxi (un scooter) qui l’a ramené à son stand, un stand qu’il a traversé au grand galop pour sauter sur sa moto de réserve. Il ne lui restait alors qu’un tour, un tour où il n’était plus question de calcul, un tour au-delà de la limite... qui s’est terminé avant qu’il ne soit conclu. Une nouvelle chute, effrayante celle-là, mais l’Espagnol s’est relevé avant de copieusement s’injurier.
Dimanche, il partira de loin... sur un asphalte où seule une étroite trajectoire procure un minimum d’adhérence: «Dès que tu sors de la bonne ligne, il n’y a plus aucun grip et cela peut même devenir dangereux. Si nous sommes à deux ou trois, ça ira, mais s’il y a un gros peloton, ce sera très, très compliqué», explique ainsi Johann Zarco. Qui, lui, avec Fabio Quartararo et Jorge Martin partira devant.
Acosta puni
Le champion du monde Moto3 de l’an dernier, le surdoué espagnol Pedro Acosta, s’élancera de la quatrième ligne de la grille de départ de la course Moto2. Mais, comme on le pressentait la veille, il devra subir une pénalité de «long lap», pour n’avoir pas évité une chute vendredi après-midi à un endroit où un drapeau jaune – un accident venait de se produire – était agité; ce n’est pas encore officiel, mais son compatriote Albert Arenas, qui a connu la même mésaventure samedi matin, devrait lui aussi être sanctionné.
Lüthi: «Les deux ont fait un super job»
Obligé de suivre à distance ses deux poulains – il a été contrôlé positif au Covid-19 la semaine dernière -, le team-manager «en formation» du team CFMoto, Thomas Lüthi, a réussi sa première pole position dans ses nouvelles fonctions, grâce à l’Espagnol Carlos Tatay. De là à penser que le travail ayant déjà été si bien réalisé que le patron n’a pas besoin d’être sur place, il y a un pas que le jeune retraité ne fait pas: «Cela ressemble à cela, en effet. Mais non, non, la course, c’est demain et la saison ne fait que de commencer. Mais ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, mais deux gaillards – Artigas est quatrième – ont fait un super job.»
Aegerter: tests frileux
Après avoir signé le meilleur temps des essais officiels MotoE, à Jerez de la Frontera, le champion du monde supersport Dominique Aegerter retrouvait, jeudi et vendredi, sa Yamaha R6 sur le circuit d’Aragón, pour deux journées de tests privés. Las, le froid et la pluie ont bouleversé le programme de travail prévu: «27 tours jeudi, à peine 20 vendredi, il faisait 9 degrés sur le plateau d’Aragón», explique Aegerter, qui partageait la piste avec un nouveau venu dans la catégorie, l’ancien pilote Moto2 Lorenzo Baldassari, ainsi que Marcel Brenner, un autre Bernois. En début de semaine, le team Ten Kate met le cap sur Estoril, au Portugal: «où la météo, là-aussi, n’est pas prometteuse», soupire Aegerter.