CinémaNicole Kidman et Javier Bardem au sommet dans «Being the Ricardos»
Le nouveau film du scénariste de «The Social Network» s’attache aux protagonistes en crise d’une série télé des années 50 phénoménale. À dévorer sur Prime Video.
- par
- Jean-Charles Canet
Il fallait le préciser et le nouveau film du brillant scénariste-dialoguiste de «The Social Network» (timonier également de la série «The Newsroom») ne manque pas de le faire d’emblée: une série, lorsqu’elle est diffusée aujourd’hui, doit réunir entre 10 millions de spectateurs aux États-Unis pour être considérée comme un grand succès. Et 15 millions pour être considérée comme un énorme succès. «I Love Lucy», sitcom diffusée sur CBS entre 1951 et 1957, rivait 60 millions de téléspectateurs devant leur petit écran chaque lundi soir. Au point de vider les rues et pousser les commerces à déplacer leur habituelle ouverture tardive au lendemain. C’est dire l’ampleur du phénomène.
La pire semaine
Dans «Being the Ricardos», film introduit tout dernièrement dans le catalogue de Prime Video, Aaron Sorkin, également crédité réalisateur du long métrage, s’attache à la pire semaine vécue par l’équipe derrière le retentissant show enregistré dans les conditions du direct. C’était en 1953. Accusée d’être ou d’avoir été membre du parti communiste, péché à même de détruire n’importe quelle carrière à l’époque, Lucille Ball (Nicole Kidman), l’actrice à qui ses producteurs doivent tout, prend conscience que, bien que déjà officiellement blanchie, le ciel peut encore lui tomber sur la tête. Elle et son mari latino Desi Arnaz (Javier Bardem), à la ville comme sur le plateau de TV, vont devoir continuer de pondre à la chaîne les épisodes des aventures du couple Lucy et Ricky Ricardo sans certitude du lendemain.
Verve dans un écrin vintage
Solidement écrit et structuré, ce «Ce qu’il en coûte d’être les Ricardos» (traduction maison qui vaut ce qu’elle vaut) se caractérise aussi par une reconstitution soignée et par une direction d’acteurs qui permet à Nicole Kidman et Javier Bardem de briller comme rarement. Bien que privé de dimension universelle, le film d’Aaron Sorkin laisse pantois d’admiration pour sa verve et sa subtilité.
On vous conseille vivement la vision de «Being the Ricardos», film faussement modeste qui embrasse juste ce qu’il faut pour bien étreindre.