Hockey sur glaceCommentaire: et si la chute de la Suisse M18 était une chance?
La relégation de l’équipe nationale junior est la conséquence de multiples dysfonctionnements. Il est l’heure d’en tirer les leçons et de reconstruire.
A Swiss Ice Hockey de faire en sorte que cette image demeure une exception.
Tim Austen/IIHFSwiss Ice Hockey a raison lorsqu’elle s’adresse aux joueurs de sa sélection M18 par l’intermédiaire d’un post Instagram et qu’elle leur demande de garder la tête haute.
Parce que, même s’ils ont été relégués en Division I, ces jeunes ne sont responsables de rien. Ils sont les premières victimes d'une succession de dysfonctionnements qui ont précipité la Suisse dans le ravin.
Questionnons.
Est-ce acceptable que les responsables techniques d’une Fédération confient les clés d’un vestiaire à des entraîneurs qui n’ont jamais agi comme chefs au niveau international et qui n’ont donc aucune expérience de la gestion d’un Mondial?
Est-ce tolérable que le sélectionneur «oublie» de convoquer les trois meilleurs buteurs du championnat M20 Elite nés en 2008 et évoluant tous en Suisse romande?
Du sport ou de la politique?
A-t-on le droit de penser que certaines sélections sont davantage dictées par des motifs politiques que par des raisons sportives? Qu’un sélectionneur qui aspire à faire carrière est plus enclin à faire plaisir aux directeurs sportifs des ZSC Lions, de Berne et de Zoug qu’à celui de Gottéron?
Peut-on regretter que la majorité des clubs professionnels, dans les deux premières catégories de jeu du pays, ne prennent pas suffisamment soin de leurs juniors, rechignant à leur accorder du temps de jeu quitte à accepter les erreurs inhérentes à l’inexpérience?
Est-on en droit de penser que le hockey est devenu un sport trop cher et trop chronophage pour inciter les parents à y inscrire leurs enfants? Avec pour conséquence une pyramide qui se fragilise, une concurrence qui s’étiole et un niveau qui s’affaisse?
Pourquoi ne pas réunir les meilleurs?
Dans ce contexte, est-ce absurde d’envisager une structure nationale qui réunirait les 30 meilleurs (sélectionnés objectivement) M16, M17, M18 et M20 dans un centre de développement avec des programmes scolaires et/ou d’apprentissage? Des équipes qui permettraient aux meilleurs de côtoyer les meilleurs. Des équipes qui joueraient au niveau Elite de leur catégorie d’âge, voire (pour les M20) seraient intégrées à la Swiss League
Bref.
Soit la Fédé agit comme d’habitude. Fait croire qu’elle est sensible à la problématique. Qu’elle va prendre le temps d’une analyse qui se concluera pas un «c’est la faute à pas de chance». Alors que, en réalité, chacun pense en priorité à sauver son popotin.
Soit elle aborde cet échec comme une chance de construire un nouvel univers dans lequel l’échec sera définitivement un mirage.