Chronique Dubé: Plus de joie d’accrocher le top 6 que de finir 1er

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La chronique de Christian DubéLa joie d’accrocher le top 6 est supérieure à celle de finir 1er

Le top 6 est l’objectif de chaque club avant la saison. Cette lutte concerne bien plus d’équipes, elle est donc plus passionnante que celle pour le premier rang.

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par
Christian Dubé
En 2020, Fribourg-Gottéron avait arraché son ticket pour les play-off, finalement annulés, lors de l'avant-dernière journée.

En 2020, Fribourg-Gottéron avait arraché son ticket pour les play-off, finalement annulés, lors de l'avant-dernière journée.

Imago / Freshfocus

Christian Dubé (47 ans) a été hockeyeur professionnel en NHL, à Lugano, Berne et Fribourg-Gottéron. Entre 2015 et 2024, il a assuré des fonctions de directeur sportif et d’entraîneur en chef à Fribourg-Gottéron. Il commente désormais l’actualité du hockey pour «lematin.ch».


Presque personne n’évoque la première place en saison régulière de Lausanne. Depuis quelques jours, l’engouement autour de la National League est lié aux luttes pour le 6e rang et le top 10. On ne parle que de ça. Même dans les médias, où les journalistes font leur pronostic sur le classement final de chaque équipe.

Pourquoi s’intéresse-t-on plus à la 6e place qu’à la première? C’est parce qu’avant la saison, le top 6 est l’objectif de presque tous les clubs. Car il offre un avantage conséquent en vue des play-off. Il te permet d’éviter les play-in. Même si le format actuel est plus équitable que celui des préplay-off à l’époque, tout devient plus difficile si tu termines entre 7e et 10e.

Des retombées économiques négatives

Ces luttes touchent également bien plus d’équipes et tiennent en haleine le public jusqu’au terme de la saison. Fribourg-Gottéron, Kloten, Langnau, Ambri, Bienne, Genève-Servette et Rapperswil sont concernés.

Il faut se rendre compte que terminer 11e ou 12e engendre des retombées économiques négatives. Les clubs récupèrent certes une partie de l’argent avec les malus sur les salaires des joueurs en cas de non-qualification en play-off, mais les pertes restent importantes. Plus une équipe joue de match à domicile, plus ça rapporte, notamment avec les contrats de sponsoring.

C’est pourquoi le combat pour se qualifier en play-off est bien plus passionnant. À l’inverse, celui pour la première place intéresse moins, car il est scellé rapidement. Très vite, Lausanne et Zurich ont été les deux seuls candidats.

Plus de stress mais plus d’émotions

En tant que joueur, j’ai vécu les deux situations. Et je peux vous dire que se battre pour les play-off est bien plus stressant, mais provoque bien plus d’émotions.

En 2005 avec Berne, on était 9e avant le dernier match et on affrontait Kloten, qui était 8e. On devait absolument gagner pour aller en play-off et on l’avait fait sur le score de 10-1. Puis on avait sorti Lugano en quarts de finale.

Avec Fribourg, j’ai vécu, depuis le banc, un scénario similaire en 2020. On avait besoin d’un point lors de l’avant-dernière journée pour se qualifier pour les séries, finalement annulées à cause du Covid, et on avait réussi grâce à un 0-0 à Berne. On avait jubilé comme si on était champion.

La joie d’accrocher le top 6 est supérieure à celle de finir 1er. Regardez par vous-mêmes en cette fin de saison et vous verrez que l’équipe qui finira 6e célébrera bien plus que Lausanne.

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