PandémieMauro Poggia veut que le Conseil fédéral reprenne la main
Le chef de la Santé du canton de Genève appelle à un retour à la «situation extraordinaire». Celle-ci pourrait s’accompagner de fermetures avec des indemnisations. Alain Berset lui répond que ce n’est plus possible.
- par
- Eric Felley
Le conseiller d’État genevois en charge de la Santé, Mauro Poggia, s’est exprimé mardi sur le plateau du «19h30», sur la RTS, à propos de l’évolution actuelle de la pandémie. «Vu la situation, on devrait basculer à nouveau en situation extraordinaire, a-t-il déclaré à la journaliste Hannah Schlaepfer. Il y a une certaine hypocrisie à venir dire que les cantons doivent assumer les décisions. On se souvient lors de la 2e vague, lorsque Genève avait pris des mesures et que le canton de Vaud ne les avait pas prises immédiatement, à quel point c’était compliqué».
Mauro Poggia souhaite donc un retour à la situation qui a prévalu au début de la pandémie, quand le Conseil fédéral avait pris les choses en main: «Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous sommes dans une situation où il faut véritablement uniformiser les mesures sur l’ensemble du territoire».
Supprimer la 2G+
Mais, lorsqu’on lui demande à quelles mesures il songe, notamment la fermeture d’établissements publics, il est plus évasif: «C’est compliqué, dit-il, c’est difficile de fermer à nouveau…» Cependant, il estime qu’il faudrait en tout cas supprimer la mesure 2G+, qui affecte la fréquentation de certains lieux. Dans la consultation, Genève avait indiqué qu’une fermeture avec des indemnités était préférable à ce système: «On se rend bien compte que les personnes vaccinées, à qui on demande de faire un test supplémentaire pour faire certaines activités, sont réticentes à le faire. En plus cela fait pression sur l’ensemble du réseau des tests puisque ce sont des tests de confort, alors qu’aujourd’hui il faudrait se concentrer sur des tests pour les personnes qui ont des symptômes».
Dans l’émission «Forum» de mercredi, le conseiller fédéral lui a répondu que le retour à une «situation extraordinaire» n’était plus possible d’un point de vue légal. En mars 2020, elle était légitime du fait que l’arrivée du coronavirus était une surprise totale et que la Confédération devait agir. Les conditions ne sont plus remplies aujourd’hui pour que le Conseil fédéral reprenne la main.