170 filiales touchéesLe PS dénonce un démantèlement du réseau postal
Les socialistes en appellent à Albert Rösti pour qu'il stoppe le plan de la Poste.
- par
- Eric Felley
«La Poste veut fermer 170 offices de poste sur 760. Cette décision portera préjudice non seulement à la population, mais également à l’entreprise». Le Parti socialiste a réagi immédiatement ce mercredi à l'annonce la Poste suisse de vouloir se débarrasser d'environ 170 filiales qu'elle gère en exploitation propre actuellement.
170 sur 760, cela représente tout de même 22% du réseau actuel et une forte pression sur les filiales régionales. «La Poste se porte bien financièrement, observe le conseiller aux États socialiste Baptiste Hurni (PS/NE), elle a réalisé des bénéfices qui se chiffrent en dizaines de millions pendant des années, peut compter sur une activité colis en plein essor et a engrangé de forts revenus grâce à PostFinance. Il n’y a aucune raison de réduire la présence de la Poste dans les régions».
Garantir le service universel
Le Parti socialiste se montre critique envers la méthode de la Poste qui court-circuite le Parlement. Plusieurs interventions et initiatives cantonales ont été déposées à Berne concernant les décisions prises par elle: «La discussion a été reportée au printemps 2025. Le fait que la Poste prenne néanmoins cette décision aujourd’hui est incompréhensible pour le PS Suisse. Il demande donc au conseiller fédéral Albert Rösti de garantir le service universel et de mettre un terme à ce plan».
Et Christian Levrat?
Rappelons cependant que c'est un socialiste, Christian Levrat, qui préside depuis 2021 le conseil d'administration de la Poste. «Il ne décide pas seul, répond Baptiste Hurni sur le site du «Temps». Et la Poste est soumise à une forte pression sur sa rentabilité au Parlement. Elle y répond donc. Mais j’admets être déçu par ces annonces venant d’une entreprise présidée par un socialiste».
Montagnards inquiets
Le Groupement pour les populations de montagne (SAB) a également réagi: «Initialement, la Poste voulait stabiliser à 800 le nombre d'offices postaux gérés en main propre, pour la période 2020 - 2024. Or, cette valeur n'a pas été respectée et se situe actuellement à environ 770 offices postaux. A l'avenir, ce nombre devrait encore diminuer pour atteindre seulement 600 offices».
L'association qui défend les régions périphériques déplore l'évolution du service postal: «Les bureaux de poste devraient être remplacés par des filiales exploitées par des partenaires ou par des services à domicile. Ces alternatives n'offrent toutefois pas la même gamme de services que les offices gérés en main propre. Dans les régions de montagne et les espaces ruraux en particulier, le réseau d'offices postaux gérés en main propre a déjà été trop réduit. Il n'est donc pas question de poursuivre le démantèlement au sein de ces régions».