Dresde (D)Aidé d'un professeur, Emmanuel Macron s'exprimera en allemand
Le président français veut atteindre et toucher les gens lors de sa visite en Allemagne. Et il serait «un étudiant idéal».
Quand Emmanuel Macron passera du français à l’allemand lors de son discours à Dresde lundi, Frank Gröninger tendra l’oreille pour vérifier si le président français a bien assimilé ses leçons.
Depuis plus d’un an, M. Gröninger, professeur d’allemand basé en France, aide le président à préparer sa visite d’État en Allemagne, la première d’un président français depuis un quart de siècle.
Cette visite, entamée dimanche, conduit le chef de l’Etat dans l’est de l’Allemagne lundi. Dans la cité historique de Dresde, il doit s’exprimer en partie en allemand devant des jeunes de plusieurs pays.
Emmanuel Macron a appris cette langue à l’école mais s’est tourné vers ce professeur, qui a également travaillé avec le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, pour l’améliorer.
«Il veut atteindre et toucher les gens à travers la langue allemande», assure à l’AFP M. Gröninger.
Il y a quelques mois, il avait également aidé le chef de l’Etat à préparer son hommage à l’ancien ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, prononcé en partie en allemand devant le Bundestag, après le décès de ce dernier en décembre.
La lettre «h»
Le président ne se contente pas de mémoriser. «Il comprend tout ce qu’il dit», affirme l’enseignant.
Dans sa jeunesse, Emmanuel Macron s’est rendu à deux reprises à Dortmund, cité de l’ouest de l’Allemagne jumelée avec Amiens, sa ville de naissance.
Mais de cette scolarité, il n’a gardé qu’un «accent médiocre», avait reconnu un Emmanuel Macron alors candidat à la présidentielle, en janvier 2017, lors d’un déplacement à Berlin.
Aujourd’hui «c’est un étudiant idéal. Il est réceptif et veut vraiment faire de son mieux. Il y prend aussi plaisir», selon M. Gröninger, dont la principale difficulté est d’intercaler ses cours dans l’emploi du temps du chef de l’Etat.
Interrogés sur les faiblesses linguistiques du président, l’enseignant renvoie poliment aux difficultés des Français à prononcer correctement, dans une expiration marquée, la lettre «h».
La clé de l’entraînement réside dans les mouvements de la bouche, décrit-il, soulignant que «la langue française n’active que trois muscles, l’allemande un peu plus».