Ineos, Nice et Man Utd vont s'arranger pour jouer l'Europe

Il y a un peu plus d'une semaine, l'heure était aux sourires, du côté de l'OGC Nice. Le club de la Côte d'Azur venait de tenir en échec Lille en déplacement (2-2) et ainsi valider sa place en Europa League, grâce à une intéressante 5e place en Ligue 1. Pas de soucis en perspective pour l'une des équipes de la galaxie Ineos, puisque le Lausanne-Sport n'a pu faire mieux que 10e en Super League et Manchester United s'est classé simplement 8e en Premier League.

Les Red Devils étaient certes qualifiés pour la finale de la FA Cup contre leur rivaux de City, mais les pronostics étaient invariablement en faveur de la troupe de Pep Guardiola, sacrée championne quelque jours plus tôt, avec 31 longueurs d'avance sur celle d'Erik ten Hag. Sauf que Man Utd a écrit une nouvelle page de sa légende, s'est imposé 2-1 à Wembley et a obligé les dirigeants de la firme pétrochimique basée à Rolle (VD) à phosphorer cet été.

Car, afin de préserver l'intégrité de la compétition, l'UEFA, dans son article 5 du Règlement de l'UEFA Champions League, pose un principe: deux clubs ayant le même propriétaire ne peuvent participer à une compétition interclubs. Normalement, l'équipe la mieux classée l'emporte sur sa formation «sœur», qui est censée être reversée à l'étage inférieur. Mais comme la Coupe prend le pas sur le classement du championnat, Manchester United peut aller en Europa League et Nice devrait être reversé en Conference League. Sauf si...

«On souhaite que MU soit en Coupe d'Europe. Nous sommes dans un système multi clubs avec eux et Lausanne», expliquait Jean-Pierre Rivère, le président niçois, qui estimait que «cela ne posera pas de problèmes» même s'il y aura «des aménagements à faire» pour être en conformité avec le règlement des compétitions de l'UEFA. Une instance européenne avec qui les clubs d'Ineos assurent être «en dialogue direct». Ils affirment aussi disposer «d'une solution pour la saison prochaine en Europe».

Selon Nice-Matin, «Ineos et l'OGC Nice n'auraient pas attendu le sacre des Red Devils pour anticiper d'éventuels problèmes et préparer les aménagements qui pourraient être nécessaires, notamment dans l'organigramme du Gym. Pour éviter tout souci aux yeux des instances, aucun membre d’Ineos ne doit officiellement y figurer et l'entreprise devra prouver qu'il n'existe aucune passerelle entre les boards des deux clubs.»

Le problème est le même entre Leipzig et Salzbourg (Red Bull), Brighton et l'Union St-Gilloise (Tony Bloom), Aston Villa et Vitoria (V Sports), par exemple. Il a aussi existé entre Toulouse et l'AC Milan l'an dernier. Mais une restructuration de l'actionnariat a permis aux deux équipes de jouer la même compétition. La multipropriété devient monnaie courante dans le football moderne et une évolution des règlements de l'UEFA devrait se produire sous peu. Plusieurs équipes du même propriétaire pourraient ainsi disputer la même compétition dans un proche avenir.

Certainement pour le plus grand soulagement du Lausanne-Sport, qui évolue lui aussi dans la galaxie Ineos!