Le procès de Tariq Ramadan à Genève a débuté

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Accusation de violLe procès de Tariq Ramadan à Genève a débuté

L'islamologue est jugé en appel après avoir été acquitté en première instance.

R.M.
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Tariq Ramadan est arrivé peu après 8h30 au tribunal, à Genève. Il n'a pas répondu aux questions des journalistes.

Tariq Ramadan est arrivé peu après 8h30 au tribunal, à Genève. Il n'a pas répondu aux questions des journalistes.

AFP

Le procès en appel de l’islamologue suisse Tariq Ramadan s’est ouvert lundi à Genève en sa présence, un an après avoir été acquitté de l’accusation de viol et contrainte sexuelle.

M. Ramadan, 61 ans, est arrivé peu après 8h30 au tribunal suisse, entouré de ses avocats. Il n’a pas répondu aux questions des journalistes.

Son procès devant la chambre pénale d’appel et de révision du canton de Genève a démarré peu après 9 heures. Il doit durer trois jours mais le jugement n’est pas attendu dans l’immédiat.

Sa victime, présente à l’audience, «est déterminée, même si c’est évidemment une épreuve de se retrouver devant ce tribunal, ça fait revivre finalement le drame qu’elle a vécu en 2008», a déclaré aux médias l’un des avocats de la plaignante, Robert Assaël.

Aucun paravent ne sépare les deux protagonistes, contrairement aux premiers jours du procès en première instance, l’an dernier.

Ce procès très attendu intervient à un mois d’une autre décision en appel devant la justice française.

«Le doute profite à l’accusé»

Le 27 juin, la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur l’appel de M. Ramadan contre son renvoi devant la cour criminelle départementale pour le viol de quatre femmes entre 2009 et 2016, le procureur général ayant requis l’abandon des poursuites pour trois d’entre elles et écarté toute notion d’emprise.

Tariq Ramadan avait été acquitté le 24 mai 2023 de l’accusation de viol et contrainte sexuelle par le tribunal correctionnel de Genève, qui a jugé qu’il n’y avait pas de preuve contre lui dans cette affaire remontant à 2008.

Le procureur genevois avait requis trois ans de prison dont la moitié ferme.

«Le doute devant profiter à l’accusé, Tariq Ramadan devra donc être acquitté», avait conclu le président du tribunal, faisant valoir l’absence de preuves, les témoignages contradictoires, y compris des psychiatres, et les «messages d’amour» envoyés par la plaignante après les faits.

«Verdict de la raison»

Le tribunal avait décidé de l’indemniser pour ses frais d’avocats, à hauteur de 151'000 francs suisses, mais avait rejeté sa demande d’indemnité pour tort moral.

Il avait quitté le tribunal entouré de ses proches, souriant, mais sans faire de commentaire. «Ce verdict n’est ni un coup de tête, ni un coup de cœur, c’est un verdict inspiré de raison», avait déclaré son avocate suisse, Yaël Hayat.

Tant le ministère public genevois (parquet) que la partie plaignante ont fait appel, à l’issue d’un procès qui s’était déroulé dans une atmosphère électrique, avec des cris et des pleurs.

La plaignante, qui se fait appeler «Brigitte» pour se protéger des menaces, l’accuse de l’avoir soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait, la nuit du 28 octobre 2008. Elle avait porté plainte 10 ans après les faits.

Pas d'élément matériel

Pendant le procès, les deux protagonistes ont affirmé avoir passé la nuit ensemble dans cette chambre d’hôtel, qu’elle a quittée tôt le matin pour rentrer à son domicile.

Mais Tariq Ramadan a nié tout acte sexuel, expliquant s’être laissé embrasser avant de mettre rapidement fin à l’échange.

Dans ses conclusions, le tribunal a retenu que le récit de la plaignante était «globalement constant et détaillé», mais a estimé qu’il n’était toutefois corroboré «par aucun élément matériel, tel que des traces de sperme ou de sang, des images de vidéosurveillance de l’hôtel ou des constats de lésions traumatiques ou de violences gynécologiques».

Docteur de l’université de Genève, où il a écrit une thèse sur le fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans qui était son grand-père, Tariq Ramadan a été professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni.

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