MétéoL'hiver a été bon pour les glaciers suisses
Grâce aux chutes de neige du début d'hiver et celles de mars à mai, la couverture est plus épaisse que ces dernières années.
- par
- Comm/M.P.
Après les bilans glaciaires catastrophiques des deux dernières années, les nouvelles de la campagne de mesure de fin d'hiver de GLAMOS (réseau suisse de mesure des glaciers) étaient cette fois positives, communique MeteoNews. Tous les glaciers étudiés présentaient une couverture de neige nettement plus épaisse que les années précédentes. L'excédent de neige par rapport à la période de référence 2010-2020 se situait entre 12 et 60% pour les 14 glaciers mesurés.
Ce sont surtout les glaciers du Tessin (par exemple Basodino) et de l'Engadine (par exemple Murtel ou Pers) qui présentent actuellement des conditions d'enneigement très supérieures à la moyenne, et même, dans certains cas, de nouveaux records ont été établis dans la série de données qui, il est vrai, est encore assez courte.
Il y a également beaucoup plus de neige sur les glaciers à l'extrême ouest (par exemple Tsanfleuron ou Plaine Morte) et sur la crête nord des Alpes (par exemple Clariden). La situation est également supérieure à la moyenne, mais pas exceptionnelle, dans le sud du Valais (par exemple Findelen ou Allalin) ainsi que dans les Alpes de Suisse centrale (Aletsch ou Rhône).
De la neige de printemps
On a pu constater une très forte augmentation de la masse de neige entre fin octobre et décembre 2023. Cette phase a été suivie d'un net ralentissement, de sorte que fin février, les bilans n'étaient plus que légèrement supérieurs à la moyenne. De mars à mai, les précipitations sont redevenues supérieures à la normale, avec à chaque fois beaucoup de neige fraîche, notamment dans le sud.
Extrapolé aux quelque 1400 glaciers du Swiss Glacier Inventory (SGI), le surplus moyen de 31% de neige par rapport à la période de référence correspond à la deuxième valeur la plus élevée des deux dernières décennies (juste derrière 2019). Comme il n'existe pas de données aussi fiables et complètes avant 2005, il n'est toutefois pas possible de faire des comparaisons représentatives sur une longue période.
Positif après deux années difficiles
Après les hivers peu enneigés de 2021/22 (-30%) et 2022/23 (-20%), 2024 démarre donc sous des auspices plus positifs. On peut s'attendre à ce que la perte de masse soit moins importante cette année que les deux années précédentes.
La neige tombée au cours du semestre d'hiver influence un glacier de différentes manières. Au-dessus de la ligne d'équilibre, c'est-à-dire la limite entre la zone d'ablation et la zone d'accumulation, l'apport de neige au cours d'une année est plus important que la perte de fonte sur la même période. Sur un processus de plusieurs années, cet excédent de neige se transforme ainsi progressivement en glace de glacier. De plus, la couche de neige sur la glace du glacier a une fonction protectrice, car l'apport de rayonnement solaire est réduit en raison de la surface plus claire de la neige comparée à la glace, mais aussi parce que le processus de fonte de la glace est amorti jusqu'à la fonte complète de la neige qui la recouvre.