Ainées pour le climat: «C'est une trahison envers nous!»

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Berne contre la CEDHAinées pour le climat: «C'est une trahison envers nous!»

La commission des affaires juridiques des États met en doute la décision de Strasbourg.

Eric Felley
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Eric Felley
Anne Mahrer, coprésidente des Ainées pour le climat

Anne Mahrer, coprésidente des Ainées pour le climat

Lucien Fortunati

La Commission juridique du Conseil des États a pris une décision de principe de contester la décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) concernant l'inaction climatique de la Suisse prise le 9 avril dernier par cette instance.

Par 10 voix contre 3, cette commission, présidée par le socialiste zurichois Daniel Jositsch (PS/ZH), entend faire confirmer une prise de position par l'ensemble du Parlement, estimant que la Suisse en fait assez en matière de protection du climat.

Pour l'écologiste genevoise Anne Mahrer, coprésidente des Aînées pour le Climat Suisse: «C'est une trahison envers nous, les femmes âgées, et envers toutes les personnes qui souffrent aujourd'hui et souffriront à l'avenir des conséquences bien réelles du réchauffement climatique».

Le travail de 17 juges dénigré

Le mouvement des Aînées pour le climat Suisse, qui a porté l'affaire devant la CEDH, est évidemment très déçu par cette décision: «Les membres de la commission se prennent pour des juges et ne respectent pas la décision de la CEDH, réagit Cordelia Bähr, principale avocate du mouvement. Ils dénigrent ainsi le travail des 17 juges de Strasbourg qui se sont penchés sur le cas de manière approfondie pendant des années».

La Suisse n'atteint pas les objectifs

La conseillère aux États écologiste Céline Vara (V/NE), membre de cette commission, a réagi également: «La déclaration de la majorité de la commission juridique du Conseil des Etats de ne pas respecter l'arrêt de la CEDH sur le climat est une grave attaque contre les institutions et le respect des Droits de l’Homme. La Suisse est loin d'atteindre les objectifs climatiques de Paris. Le Conseil fédéral et le Parlement devraient maintenant s'attaquer ensemble et enfin à une politique climatique ambitieuse».

Une ingérence «inadmissible»

Pour le conseiller aux États socialistes Carlo Sommaruga (PS/GE): «Cette volonté d’ingérence du politique dans le pouvoir judiciaire est inadmissible, et ce, particulièrement au vu du fait que l’arrêt concerne le domaine des droits humains et que l’écrasante majorité des spécialistes de droit constitutionnel indiquent qu’elle n’est pas problématique».

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