Traumatisés, les passagers du «vol fou» arrivent enfin

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SingapourTraumatisés, les passagers du «vol fou» arrivent enfin

L'avion qui a subi de terribles turbulences causant un mort a atterri à Singapour mercredi matin.

Un passager enfin arrivé à Singapour étreint ses proches.

Un passager enfin arrivé à Singapour étreint ses proches.

AFP

Des voyageurs et membres d’équipage traumatisés ont atterri à Singapour mercredi matin, après les fortes turbulences subies par leur vol en provenance de Londres qui a causé la mort d’un passager et un atterrissage d’urgence à Bangkok.

Le vol SQ321 de Singapore Airlines a subi des «turbulences extrêmes et soudaines» à 11'000 mètres au-dessus de la Birmanie dix heures après son décollage mardi, s’élevant soudainement et plongeant à plusieurs reprises.

Selon un passager, des personnes à bord ont été projetées dans la cabine avec une telle violence que leur crâne a heurté le plafond, causant d’importantes blessures à la tête à des dizaines de personnes.

Des photos prises dans l’avion, un appareil du constructeur américain Boeing, montrent une cabine jonchée de nourriture, de bouteilles de boissons et de bagages, ainsi que des masques à oxygène pendant du plafond.

L’avion, qui transportait 211 passagers et 18 membres d’équipage, a effectué un atterrissage d’urgence à l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok, où le personnel médical a transporté les blessés sur des brancards jusqu’aux ambulances qui attendaient sur le tarmac.

131 passagers enfin à bon port

Un Britannique de 73 ans est décédé, et selon l’hôpital Samitivej Srinakarin de Bangkok, 71 personnes, dont six grièvement blessées, ont été prises en charge pour des soins. Selon l’aéroport de la capitale, 83 individus à bord ont été blessés.

Mercredi, 131 passagers et 12 membres d’équipage, soit une majorité des personnes présentes dans l’avion, ont finalement pu se poser à Singapour via un autre vol.

Ils ont été accueillis par des proches soulagés mais aucun n’a souhaité parler aux journalistes.

Andrew Davies, un passager britannique à bord, a déclaré à BBC Radio 5 que l’avion avait «soudainement chuté» et qu’il y avait eu «très peu d’avertissement».

«Pendant les quelques secondes qui ont suivi la chute de l’avion, on a entendu un cri terrible et ce qui ressemblait à un bruit sourd», a-t-il raconté, ajoutant qu’il avait aidé une femme qui «criait à l’agonie» et qui avait une «entaille à la tête». Il a cru que l’avion allait s’écraser, a-t-il raconté dans un podcast de la BBC.

Une équipe d'enquêteurs

Il a décrit avoir vu des personnes avec des lacérations à la tête et des saignements aux oreilles: «J’étais couvert de café. Les turbulences étaient incroyablement fortes».

Le Premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, a adressé ses «plus sincères condoléances» à la famille et aux proches du passager décédé, Geoff Kitchen, directeur d’un théâtre près de Bristol.

La cité-État a envoyé une équipe d’enquêteurs à Bangkok et M. Wong a assuré sur Facebook que son pays «travaillait en étroite collaboration avec les autorités thaïlandaises».

Parmi les passagers, 56 étaient australiens, 47 britanniques et 41 singapouriens, a indiqué la compagnie aérienne.

«Il est trop tôt pour savoir exactement ce qui s’est passé. Mais je pense que les passagers manquent en général de précautions», a déclaré à l’AFP Anthony Brickhouse, expert américain en sécurité aérienne.

«Dès que le signal s’éteint, la plupart d’entre eux détachent immédiatement leur ceinture de sécurité.»

«C’était tellement angoissant»

Selon Andrew Davies, «l’avion s’est soudainement effondré» alors que le signal de port de la ceinture venait juste de s’allumer.

Allison Barker, dont le fils Josh était à bord de l’avion, a raconté à la BBC qu’il lui avait envoyé un texto lui parlant «d’un vol fou» qui devait effectuer un atterrissage d’urgence.

«Nous ne savions pas s’il avait survécu, c’était tellement angoissant. J’ai passé les deux heures les plus longues de ma vie», a-t-elle raconté.

Les scientifiques expliquent que le changement climatique est susceptible de provoquer davantage de turbulences, invisibles au radar.

Selon une étude réalisée en 2023, la durée annuelle des turbulences a augmenté de 17% entre 1979 et 2020 et les turbulences sévères, plus rares, de plus de 50%.

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