Présidentielle 2024: Trump et ses alliés préparent le terrain pour contester le résultat

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États-UnisPrésidentielle 2024: Trump et ses alliés préparent le terrain pour contester le résultat

Si il gagne, le résultat sera bon. Si il perd, ça n'ira pas. Dans le monde parallèle de l'ex-président, tout semble simple.

Donald Trump semble vouloir persister pour 2024, refusant à plusieurs reprises de s’engager à respecter le résultat.

Donald Trump semble vouloir persister pour 2024, refusant à plusieurs reprises de s’engager à respecter le résultat.

AFP

Rebelote en 2024? Donald Trump n’a toujours pas concédé sa défaite à la présidentielle face à Joe Biden en 2020. Et l’ex-président ainsi que son entourage ont déjà suggéré qu’ils seraient prêts à contester le résultat du prochain scrutin.

De quoi susciter l’inquiétude sur l’état de la démocratie de la première puissance mondiale avant cette revanche le 5 novembre entre le milliardaire républicain et son successeur démocrate.

Refuser de s’engager à respecter le résultat de cette présidentielle est presque devenu un rite de passage pour tout responsable républicain ayant ses vues sur le poste de vice-président aux côtés de Donald Trump.

Tel Marco Rubio, sénateur de Floride, qui a déclaré à la chaîne NBC dimanche qu’il n’accepterait pas une élection «injuste».

Donald Trump affirme que la présidentielle de 2020 a été «truquée» et vise depuis la proclamation des résultats à susciter le doute sur la légitimité de la victoire de Joe Biden.

Mais des années d’enquête et plus de 60 plaintes devant la justice n’ont soulevé aucune preuve de fraude notoire.

Vendredi, il a encore clamé dans le Minnesota avoir remporté quatre ans plus tôt une victoire «écrasante» dans cet Etat du Nord, où l’écart était de 200'000 voix en sa défaveur.

Si tout est honnête

Accusé de tentatives illégales de renverser le résultat de l’élection présidentielle en 2020, deux procès attendent Donald Trump, l’un au niveau fédéral à Washington et l’autre dans l’Etat de Géorgie.

L’ex-président semble pourtant vouloir persister pour 2024, refusant à plusieurs reprises de s’engager à respecter le résultat.

Début mai, il a déclaré au Milwaukee Journal Sentinel qu’il accepterait les résultats seulement «si tout est honnête», ajoutant qu’il «se battrait» s’il soupçonnait une quelconque fraude.

Un numéro d’équilibriste adopté par les responsables républicains qui espèrent être choisis par le milliardaire pour être candidat à la vice-présidence.

Elise Stefanik, élue de New York à la Chambre des représentants, fut la première des prétendants à ce poste à refuser de s’engager à reconnaître les résultats.

Elle avait déclaré en janvier qu’elle n’accepterait qu’une élection «légale et valide», sans s’attarder sur ce qu’elle signifiait par là.

J.D. Vance, ancien critique de Donald Trump, auteur à succès, et désormais sénateur républicain de l’Ohio, lui a emboîté le pas, déclarant à CNN qu’il n’accepterait les résultats que si l’élection était «libre et juste».

Secte

Autre favori des bookmakers, Tim Scott s’est vu demandé à plusieurs reprises dans une interview à NBC s’il reconnaîtrait une victoire de Joe Biden en novembre. En vain, le sénateur afro-américain de Caroline du Sud a préféré botter en touche.

Le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum, qui fut un temps candidat comme Tim Scott aux primaires présidentielles du Parti républicain, préfère également s’abstenir de tout engagement.

Pour Charlie Kolean, responsable de la stratégie au sein du cabinet de conseil politique conservateur RED PAC, les républicains se doivent d’adopter une position de défenseurs de «l’intégrité des élections» -- et donc potentiellement en contester les résultats.

Devenir «une voix reconnue» sur ce sujet «cher aux électeurs» renforcera Donald Trump et son candidat à la vice-présidence en amont du scrutin de novembre, a déclaré le consultant à l’AFP.

Mais pour Nicholas Creel, politologue à l’université Georgia College, ce flou entretenu par les républicains reflète l’impossibilité de reconnaître la défaite de Donald Trump en 2020 sans que cela ne remette en question leur position au sein du parti.

Le Parti républicain «n’est plus attaché à une idéologie mais à une idolâtrie, ce qui en fait davantage une secte qu’un parti politique», a ajouté le chercheur.

(afp)

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