FootballTholot: «La Coupe, c’est beau. Le championnat, c’est fabuleux»
Joueurs et staff du FC Sion ont fêté leur titre de champion à n’en plus finir, avec la présence des épouses, amies et enfants des héros sur la pelouse. Morceaux choisis d’une mélodie du bonheur.
- par
- Nicolas Jacquier
Meilleure défense (avec 23 buts encaissés), permettant à Fayulu de signer 19 blanchissages, et deuxième meilleure attaque de Challenge League (72 buts, soit un de moins que Thoune), le FC Sion s’est fait un point d’honneur à boucler sa saison sur une ultime victoire. 3-0 contre Schaffhouse malgré quelques frayeurs déjà oubliées, le voici qui fait un très beau champion. Mais cela a-t-il vraiment son importance au moment où tout un club, toute une ville, tout un canton chavire de bonheur?
Les héros ont pu fêter leur retour dans l’élite helvétique en compagnie de leurs familles respectives, épouses, enfants, amis et proches, tous invités à fouler la pelouse dans un joyeux désordre au coup de sifflet final. Une mention spéciale au comportement exemplaire des fans valaisans, lesquels n’ont pas envahi le terrain comme on aurait pu le redouter.
A quoi les promus de Tourbillon ont-ils bien pu penser au moment d’effectuer leur (premier) tour d’honneur? «On a réussi à redonner des émotions aux gens, lâchait Numa Lavanchy, tenant dans les bras son petit dernier. Le football ne trahit pas. Quand on lui donne, il nous rend. Gagner un trophée n’est jamais simple ni anodin (...) Au départ, on ne savait pas trop où l’on mettait les pieds. Notre première victoire à Vaduz a donné la bonne direction. Dans cette saison, on a connu plein de moments-clé. Notre camp d’été à Crans-Montana en est un.»
Ce qui a fait la différence sur la longueur? «Notre état d’esprit, répond le défenseur. On possède de belles individualités mais on est encore meilleur en équipe!»
On a souvent déjà eu l’occasion de le dire mais répétons-le ici une dernière fois: cette promotion programmée parce qu’attendue est en premier lieu celle de Didier Tholot. Le kop de Tourbillon ne s’y est pas trompé, scandant régulièrement le nom de l’emblématique technicien. «C’était dur mais on l’a fait. Je fais ce métier pour vivre ce genre d’émotions, en aucun cas pour l’argent. Mon image, franchement, je m’en fous un peu. On me met en avant mais derrière moi, il y a tout un staff qui bosse.»
Pour Tholot, il s’agit là d’un troisième trophée remporté avec Sion après ses victoires lors des finales de Coupe 2009 et 2015. «Ma plus grande fierté est d’avoir réussi à ramener le club en Super League, reprend le technicien, lui aussi entouré par sa famille. Alors que les fans chantaient son nom à n’en plus finir, l’intéressé a fini par escalader la balustrade pour se retrouver debout accroché aux grillages. «Pour le coup, je me suis senti un peu joueur!, s’amuse-t-il. D’ailleurs, cela m’aurait fait chier de ne pas gagner ce dernier match. La Coupe, c’est beau, mais le championnat, c’est fabuleux.» La suite? «On ne va pas griller les étapes. Commençons déjà par savourer ces moments…»
Pour Reto Ziegler, entouré de ses deux petites filles, il convient de mettre en avant la solidarité d'un groupe apparu métamorphosé par rapport à la saison passée. «La vraie star de l’équipe, résume son capitaine, c’est le collectif. On a trouvé la bonne formule avec le coach. Avec deux ou trois renforts, cette formule peut aussi marcher en Super League.»
Alors que Christian Constantin s’est momentanément éclipsé après le coup de sifflet final, le président du FC Sion a laissé à Barthélémy le soin d’évoquer à chaud ces douze derniers mois en ballon. «Dans un premier temps, il a fallu réparer les erreurs du passé. L’important était de retrouver ce qui nous manquait. Didier (ndlr: Tholot) représentait tout ce que l’on voulait à nouveau voir, en termes d’engagement, d’état d’esprit et de travail.»
Ce match du sacre s’est disputé devant plus de 12'700 spectateurs alors même que le lundi de Pentecôte n’est pas férié en Valais. «Arriver à amener autant de monde au stade alors que cette journée-là n’était pas chômée, c’est impressionnant.» Peut-être faut-il aussi croire que plus d’un patron a su se montrer compréhensif… «Sion a aujourd’hui retrouvé ses valeurs, reprend son directeur sportif. On a une base solide pour l’avenir. Notre ambition, c’est de stabiliser le club en Super League avec les mêmes valeurs que l’on a mises en place.»
Après une nuit que l’on imagine de liesse, les joueurs et le staff du FC Sion doivent se retrouver demain en fin de journée à la Porte d’Octodure. On connaîtra alors sans doute le jugement du TAS, dans l’affaire de la demi-finale de Coupe contre Lugano disputée sans la VAR. Même si ses chances de succès semblent minimes, un verdict favorable au FC Sion, donnant ainsi tort aux juristes de l’ASF qui ont récemment débouté le club valaisan, ne manquerait pas de provoquer un énorme séisme à l’échelle du football helvétique. Et certainement une pluie de recours sans fin… Alors, prolongations de la saison ou non? Faux ou vrai suspense?