Culte queer de Pentecôte: Nemo entre à l'église!

Une semaine après la victoire du rappeur biennois Nemo au Concours Eurovision de la chanson à Malmö, sa chanson «The Code» a été interprétée dimanche à l'orgue, dans une Église réformée de sa ville natale. Une interprétation très applaudie par cinquante fidèles réunis dans une église réformée pour le culte de Pentecôte.

Faire entrer Nemo à l'église, c'est une idée du nouvel organiste de l'église réformée, Age-Freert Bokma, arrivé de Berlin, où réside Nemo. Une idée née d'un pari lancé le soir du concours par la journaliste et auteure Vera Urweider, devant un écran géant installé au coeur du marché paysan, à Bienne: «Si Nemo gagne, tu joues sa chanson à l'église!» Parti tenu en une semaine, en laissant la paroisse régler la question des droits d'auteur...

«La partition, je l'ai écrite à l'oreille», rapporte l'organiste. Principal défi: «Pour la séquence de rap, moins musicale, j'ai improvisé une mélodie», détaille Age-Freert Bokma.

Évocation du statut non binaire de Nemo, sa chanson «The Code» n'a pas fait trembler les murs de temple allemand: ce dimanche de Pentecôte, le culte était queer, comme d'autres avant lui, avec la participation du pasteur Cédric Némitz, marié depuis vingt ans à son compagnon.

Aux yeux et aux oreilles de Cédric Némitz, Nemo est «porteur d'un message de respect et de tolérance à l'égard de la diversité». Un message répété hier lors du culte queer, avec un voeu: «L'Esprit de Pentecôte élargit les horizons», a assuré un orateur.

«The Code» à l'orgue a soulevé un tonnerre d'applaudissements. Age-Freert Bokma a tiré sa révérence en disant tout le bien qu'il pense de la chanson de Nemo, «dynamique et diversifiée». «Un jour que je m'entrainais à la jouer, des visiteurs m'ont demandé qui en était le compositeur, comme s'il s'agissait d'un classique. C'était bon signe...», sourit l'organiste. Aucune autre interprétation de l'oeuvre n'est prévue, à ce jour.