Il y a une semaine, la victoire de Nemo bousculait la Suisse

Dimanche dernier, la Suisse se réveillait surprise et fière d'avoir gagné le concours Eurovision de la chanson avec le chanteur biennois Nemo, artiste de 24 ans, auteur d'une performance physique et vocale qui a subjugué par sa force et sa précision.

Cela dit, sa chanson a été présentée dans le cadre d'une cause militante, celle des personnes non-binaires, ce qui a mis le feu aux poudres et aux commentaires enragés d'une certaine partie de la population, hautement courroucée par cette idée d'une troisième voie concernant le genre.

Une lettre ouverte a été lancée au Conseil fédéral et au Parlement pour que la Suisse fasse un bout de chemin vers la reconnaissance officielle de ces personnes. Mais ce genre de revendication génère une réticence viscérale chez certains et une agressivité qui atteint parfois des sommets de méchanté. Dans cette situation, il convient d'être comme Nemo, de garder son calme.

Sa victoire, dans le cadre de l'Eurovision, est avant tout un phénomène musical dans le monde du spectacle. En Suisse, il y a de place et du respect pour tout le monde. Par exemple, l'animateur Jean-Marc Richard était à Malmö le 11 mai pour saluer la victoire helvétique. Et hier, samedi, il menait son «Kiosque à musiques» en Gruyères en faisant la promotion de l'accordéon et des stands à saucisses.

Finalement, Nemo a mené son combat haut en couleurs pour une Suisse plus inclusive en gagnant l'Eurovision. C'est son droit de citoyen, et comme tout citoyen, dans les urnes, il n'a qu'une voix. Bien sûr, il met sa notoriété et son talent au service de cette cause. Mais ce n'est pas lui qui fera cette révolution du genre en Suisse, si personne n'en veut. Au moins, il aura essayé. Et d'une brillante façon.