Mer de Chine méridionaleFace à la Chine, Manille défendra ce qui lui «appartient»
Les Philippines «défendront vigoureusement ce qui (leur) appartient», a promis samedi le président Ferdinand Marcos, alors que le conflit maritime entre Pékin et Manille en mer de Chine méridionale s’intensifie.
Dans un discours à l’Académie militaire, M. Marcos a déclaré que son pays essuyait «un mépris flagrant des principes internationalement acceptés». Il a enjoint aux nouveaux officiers d'»assurer la sécurité de nos citoyens dans leurs foyers, la sécurité de notre territoire, nos défenses», notamment face aux «intrus qui ont manqué de respect à notre intégrité territoriale», sans mentionner explicitement la Chine.
Dans le même temps, l’armée philippine a annoncé samedi avoir remplacé le commandant militaire qui dirige les forces en mer de Chine méridionale, y compris celles en garnison sur un récif contesté. Le contre-amiral Alfonso Torres Jr est le nouveau chef du commandement occidental de l’île de Palawan, la plus proche des îles Spratleys, très disputées.
Ce choix s’inscrit dans les «changements en cours dans la direction et les postes clés au sein de l’armée, nécessaires pour s’adapter à un environnement de sécurité en évolution et relever efficacement les défis émergents», a souligné l’armée dans un communiqué.
Et il fait suite à un différend diplomatique entre Manille et Pékin, au sujet d’un prétendu accord conclu entre des responsables chinois et le commandement occidental philippin. Manille y aurait en fait renoncé, tout en niant l’existence d’un tel arrangement. Les accrochages entre bateaux des deux pays sont fréquents en mer de Chine méridionale.
Pékin revendique la quasi-totalité de ce secteur maritime stratégique, balayant les revendications des Philippines et d’autres pays, et ignorant une décision internationale selon laquelle sa position n’est pas fondée en droit.
Le dernier incident en date s’est produit le 30 avril, près du récif de Scarborough Shoal, situé à 240 kilomètres à l’ouest des côtes philippines et à 900 kilomètres au sud-est de l’île chinoise de Hainan.
Les Philippines avaient accusé des garde-côtes chinois d’avoir tiré au canon à eau sur deux de leurs navires et de bloquer l’accès au récif disputé, Pékin confirmant pour sa part avoir «repoussé» ces bateaux
Un convoi de navires philippins, transportant du carburant et de la nourriture destiné à des pêcheurs, a renoncé jeudi à naviguer à proximité du récif, ont annoncé le même jour les organisateurs, dix jours après le déroulement d’un exercice militaire américanophilippin contre une «invasion» en mer de Chine.
M. Marcos a encore déclaré samedi que la conduite des Philippines serait «toujours guidée par la loi et par notre responsabilité en tant que membre respectueux des règles de la communauté des nations». Et il a assuré que Manille ne répondrait pas avec la même méthode à l’utilisation de canons à eau contre ses navires.