«Coitus interruptus» à Sion, qui a rêvé pendant 16 minutes

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Football«Coitus interruptus» à Sion, qui a rêvé pendant 16 minutes

Pendant que les Valaisans menaient tranquillement à Bellinzone (0-2), la folie a envahi Thoune et les fans sédunois y ont cru 16 minutes. Ce sera pour lundi...

Robin Carrel
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Robin Carrel
A ça, pour Barthélémy Constantin et sa troupe.

A ça, pour Barthélémy Constantin et sa troupe.

Marusca Rezzonico/freshfocus

Honnêtement, la soirée au «Dugout», le bar où il faut être à Sion quand le club local joue, était un peu bizarre. Parce que c'est impossible d'éviter une réalité: le FC Sion jouera la saison prochaine en Super League et ça, tout le monde le sait. Mais la soirée de vendredi a eu tout du «coitus interruptus», pour les fans valaisans qui n'avaient pas fait le déplacement au Tessin (et même pour ceux qui y étaient, mais je ne peux pas juger, je n'y étais pas). Tu m'étonnes, quand il faut rentrer ensuite en bus, alors que le Gothard ferme à 23 heures...

Dans la capitale valaisanne, ils étaient nombreux à s'être ainsi donné rendez-vous dans divers débits de boisson et aller au «Dugout» n'était pas la pire des idées. Déjà parce qu'en milieu d'après-midi, certains ultras sont partis depuis là, et aussi parce qu'un peu plus tard, s'il y avait un endroit où les gens chantaient à la gloire des hommes de Didier Tholot, c'était bien par ici. Rageant pour tout le monde au final, et aussi pour moi, du coup. Parce que Dieu sait que la nuit aurait été belle...

Au vu du scénario de la soirée, ils étaient presque mieux dans ce bar-là que devant la 162e rediffusion d'un film d'Alfred Hitchcock sur TMC ou NRJTFM12. En l'espace de 16 minutes, ça a été la folie et ça sentait fort les torches sur la Place de la Planta quelques instants plus tard. Le FC Sion faisait tranquillement le travail au Tessin, mais c'est dans l'Oberland bernois que le suspense avait pris racine de façon impromptue.

Le FC Thoune a vite mené 2-0 contre Vaduz (à la 17e) et on s'est presque demandé, à ce rythme-là, si les Bernois n'allaient pas rattraper leurs 15 buts de retard sur Sion au goal-average en un seul match. Ils ont d'ailleurs enfilé le 3-0 juste avant la pause, mais les Liechtensteinois ont égalisé ensuite en un petit quart d'heure, alors qu'ils n'avaient plus rien à jouer dans ce Championnat. Ah comme c'est magnifique quand c'est inutile...

Mais ça, c'était avant l'expulsion bête de Sandro Wieser à la 80e, qui a éteint le début de fête en Valais.

Thoune en a mis trois en dix minutes, a remporté les trois points qui vont avec pour allonger l'absence de suspense encore quelques heures, jusqu'à lundi à 14h15 précises, et s'est gardé un gros moral pas dégueu en attendant de jouer le barrage contre GC/Yverdon/Lausanne (rayez la mention inutile).

Mais le pire, c'est que ce lundi est une journée qui est chômée en Valais et pas férié comme ailleurs en Suisse et ça, ça m'a traumatisé de l'apprendre. Comment faisaient ces gens pour débarquer par milliers à Berne, quand la finale de Coupe de Suisse se jouait le réglementaire et historique Lundi de Pentecôte, sérieux?!

A part ça, le FC Sion avait bien fait les choses, pour ne pas insulter l'avenir, et il est important de le dire. Pas de t-shirts FC Sion = Super League vendus trop vite, pas de fête organisée à la Planta ou Tourbillon en avance... L'équipe de Christian Constantin a d'ailleurs tout intérêt à garder cet état d'esprit pour lundi, quand il sera promu. Mais aussi ensuite, lors du mercato estival.

Parce qu'il sera alors alléchant - voire même terriblement tentant - d'aller recruter des grands noms un peu périmés, mais qui feront jolis dans les médias ou sur un flocage. Espérons que cette saison (réussie) au purgatoire aura donné la leçon, parce qu'un seul Sorgic vaut mieux que mille Balotelli, franchement.

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