Guerre au Proche-OrientParti pris? Deux plaintes contre la RTS ont été rejetées
L'autorité indépendante a blanchi la RTS sur deux accusations antagonistes.
- par
- Eric Felley
Jeudi, l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision a rejeté deux plaintes contre deux éditions du «19h30 » sur la RTS après l’attaque du 7 octobre 2023 du Hamas sur Israël. L'une se plaignait d'un regard de la RTS pro-palestinien, l'autre le contraire.
Combattants ou terroristes?
Concernant la première plainte, le 9 octobre 2023, le «19h30» a diffusé plusieurs sujets sur les suites de l'attaque du Hamas. Elle a aussi publié des informations de même nature sur son site. Une plainte a été déposée parce que «le présentateur avait qualifié les acteurs du massacre du 7 octobre 2023 de «combattants» et de «militants» du Hamas et non de terroristes». Les propos du journaliste, résumant le témoignage d’une habitante de Gaza, ont également été mise en cause.
Les membres de l’AIEP sont arrivés à la conclusion, par 7 voix contre 1, «que les faits décrits et certaines formulations utilisées n’étaient pas incorrects à cette époque. De plus, le public était à même de comprendre que les propos du journaliste, présentant l’attaque du Hamas comme «une réponse nécessaire», étaient le résumé des propos de l’habitante de Gaza et non son propre avis». En conclusion, ses propos ne constituaient pas une apologie de la violence et de l’antisémitisme.
Des bébés qu'on égorge
Le 13 octobre 2023, toujours dans l'édition du «19h30», la RTS a diffusé l’interview de la rabbine et philosophe Delphine Horvilleur, qui a livré son témoignage sur l’attaque du 7 octobre 2023. Une plainte a été déposée parce qu'elle a déclaré qu’«on y assassine des bébés qu’on égorge». Le fait d’évoquer de tels actes entrait «dans la catégorie des représentations violentes illicites sans aucun besoin d’information».
Les membres de l’AIEP ont considéré à l'unanimité «que l’information critiquée constituait un élément secondaire du témoignage livré par l’invitée sans influence notable sur la formation de l’opinion des téléspectateurs, d’autant plus que personne n’a nié que des enfants en bas-âge avaient été tués». Les membres estiment que «le principe de la présentation fidèle des événements» n’a pas été violé. Par ailleurs, ils ont estimé que l’interview n’avait pas véhiculé un témoignage de haine et que les droits fondamentaux de la loi sur la radio télévision avaient été respectés.